Monster Hunter Tri

cover Monster Hunter Tri

Comment tout a commencé.

D'abord, parlons du contexte pour mettre les choses au clair. MH 3 serait sorti sur autre chose que sur Wii, je ne m'y serais jamais intéressé. Pas que je ne regarde que ce qui sort sur Wii, mais la licence Monster Hunter dépasse rarement les 80 sur Metacritic, rares sont les joueurs à en vanter les mérites et je n'aurais eu aucune raison de m'y attarder plus que ça si la nouvelle de son exclusivité Wii pour l'annulation de la version précédement annoncé sur PS3 n'avait pas éclaboussée la communauté des gamers. Tellement éclaboussé qu'au bout d'un moment, on se demande ce qui se cache derrière cette "crise".

Donc du coup, je me suis intéressé au jeu et force est de reconnaitre que c'était plutot attirant au premier abord. Des gros monstres particulièrement bien fait pour de la 128bits (déjà très joli sur PS2 et PSP), perso, ça me branche pas mal, même si la licence a la réputation d'être plutot une licence pour HardCore Gamer qui aiment la difficulté et que les jeux trop durs, ce n'est pas spécialement mon truc. De plus, Capcom semble avoir décidé de soigner la réalisation sur cette version Wii, ils déclarent même dans un communiqué officiel que quand le jeu sortira, on n'aura jamais rien vu de pareil sur Wii, plus tard, je me souviens encore des premiers screens du village Moga avec les trolls qui débarquent sur le topic Nintendo pour balancer que ce n'est que du artwork alors qu'au final, il s'agissait bien du village Moga dans lequel je fais mes courses en jouant au jeu aujourd'hui.

Mais malgré tout, bien que les gros monstres m'attirent et que le jeu exploite bien la Wii techniquement, je restais sceptique devant la reconnaissance générale du produit avec d'un coté, les gros accrocs qui encensent la licence comme la licence de la décennie et d'autres qui la critiquent pas mal, de quoi rester curieux tout en gardant un gros recul sur la licence. De plus, la démo qui sort au Japon et qui donne droit a une montagne de vidéo sur Youtube ne montre qu'un perso au déplacement lourd et lent, pas forcément de quoi s'emballer.

Donc le jeu sort, je ne compte pas forcément me le procurer tout de suite mais je suis (du verbe suivre) en arrière plan les retour des joueurs. Tout cela semble plutot positif et ça commence à me faire envie.

Un jeudi matin, sur le topic Nintendo, quelqu'un poste un lien Amazon où Monster Hunter 3 est dans sa version Ultimate Hunter pour 60€. Le jeu, un WiiSpeak, une statuette (fort sympathique d'ailleurs) et une manette Classic Pro pour moins cher qu'un jeu PS360 tout ça la semaine de sa sortie. Je me jette sur l'occasion de façon impulsive et je commande le tout. Si le jeu ne me plait pas, son prix aura été dérisoire puisque j'aurais "gagné" un WiiSpeak et surtout, un Classic Controler Pro (n'ayant pas de controleur classic sur Wii, juste des pad Gamecube).

Le lendemain, je reçois le tout et je commence et voilà comment tout a commencé...

Là, on s'y lance vraiment.

Une fois le jeu reçu, premier réflexe, je le rippe sur mon HD, je rippe tous mes jeux Wii sur HD, ça m'évite de sortir le DVD à chaque fois que je veux y jouer. Il arrive quelquefois que le jeu ne fonctionne pas en USB Loader. C'est le cas ici. Bon passons, tant pis. Seulement le jeu exige une mise à jour. Zut, je ne peux pas la faire, ma Wii utilise les homebrews, obligé d'utiliser le Gecko OS pour lancer le jeu (un truc qui sert plutot à lancer des jeux import habituellement). Là on se dit qu'il serait temps que les fabricants de consoles évoluent. Ripper ses jeux sur disque dur, c'est quand même super pratique. Surtout que les devs underground nous ont pondus des USB Loader façon Cover Flow qui assurent grave à l'écran. La 360 est en bonne voie, on y croit presque, mais il faut quand même insérer le DVD pour jouer, comble de l'ironie. Enfin, je ferme la parenthèse sur le rip du DVD.

Ensuite donc, je lance le jeu qui s'ouvre sur une superbe cinématique précalculée qui en met plein la vue avec pleins de monstres et une mise en scène qui n'est pas sans rappeler un certains passage de l'excellent King Kong de Peter Jackson. On démarre donc le jeu et il nous propose de customiser un peu notre personnage. Homme, femme, différents visage, différents dessous, différentes couleurs, etc. Sympathique, ça permet de personnaliser un peu son personnage. Et là le jeu commence...

Parlons d'abord de la maniabilité. C'est la première chose qui choque lorsqu'on lance le jeu, et pas en bien. Le personnage répond bien quand on lui demande quelquechose, mais une fois l'action lancée, il ne s'arrête plus. Vous lui demandez de faire un pas à gauche ou à droite, il répond mais vous ne pourrez pas lui demandez de changer de direction tant que le mouvement n'est pas terminé. C'est plutôt déroutant au départ. Quand on apprécie la réactivité parfaite d'un Link, ça fait bizarre. Bon, le jeu commence, on sort du village, on croise quelques herbivores, certains assez gros, qu'on massacre assez vite. La fameuse jouabilité "un mouvement demandé est un mouvement qui se finira" se laisse appréhender et perds de sa surprise, on s'y fait finalement et on y trouve même un certain réalisme.

Puis arrivent les premiers monstres, au départ des petits, qu'on sera fier d'étriper parce qu'on apprend à maitriser cette jouabilité particulière. On commence à apprendre que pour tout, dans MH, il faut récolter, c'est la base même du jeu, récolter de l'herbe, des champignons, des pierres, plus tard, des morceaux sur les montres, tout ou presque est périsable et se modifie avec le temps, le nombre de paramètres à gérer est impressionnant. Votre personnage peut courrir, mais sa jauge d'endurance s'épuise si il ne se repose pas, il peut taper avec son épée, mais son épée fini par s'émousser et il faudra prévoir de quoi l'aiguiser. Vous vous dites qu'il suffit de vous reposer pour remplir votre jauge d'endurance, oui, mais celle-ci se réduira soudainement parce qu'au déroulement de la journée, vous n'avez plus la même forme qu'à son commencement. Houlàlà, ça en fait des choses à gérer. Et quand le premier boss arrive, vous ne savez plus ou donner de la tête. 3 coups d'épée et il faut l'aiguiser, mais l'aiguiser nous met face à un monstre qui ne demande qu'à nous dévorer, il faut donc quitter la zone de combat le temps d'aiguiser, on en profite pour prendre une ou deux potions pour remplir notre jauge de santé et on y retourne.

Autant être franc, au premier boss du jeu, je n'ai pas su gérer. Je me suis pris ma paté, j'ai même pensé à abandonner le jeu purement et simplement pensant effectivement me trouver devant un jeu un peu trop HCG pour moi.

Et puis j'ai persisté, découvert un peu les mécaniques de jeu, arrêté de bourriner bêtement, fait des récoltes un peu partout pour me créer de nouvelle arme et quelles armes... Le genre grande comme le héros, impressionnante et particulièrement lourde à manier.

Picture

Mais bon an mal an, malgré la difficulté à gérer ce genre d'arme et surtout la façon dont on est "à découvert" et sans protection lorsqu'on envoie un coup, on apprend à maitriser ce gameplay spécial et on fini par tuer ce fameux boss. Et c'est là que la jouissance commence. Elle est inversement proportionnelle à la difficulté et à l'investissement qui a été nécessaire à apprendre à gérer les récoltes, les armes, les armures, etc.

Puis arrive le deuxième monstre, puis le troisième, pendant ce temps nos récoltes se remplissent, on apprend à gérer la petite ferme mis à notre disposition pour nous éviter certaines récoltes fastidieuses, mais pour ça, il vous faudra des ressources, ressources que vous gagnez en tuant des monstres car la plupart des boss qui vous affronterez deviendront ensuite de simple monstres que vous pourrez rencontré à n'importe quel moment du jeu en vous promenant pour récolter du miel (par exemple). Pendant ce temps, le compteur d'heures tourne, le jeu se révèle particulièrement prenant en temps et addictif.

Niveau scénario, c'est particulièrement limité, de la taille d'un synopsis. Ceux qui me connaissent via ce blog savent que je suis habituellement particulièrement attaché à ce genre de détail. Un village est attaqué par un gros dragon qui fait tremblé le sol, un chasseur arrive pour changer ça, le chasseur c'est vous. Voilà, tout est dit. Enfin si, un petit supplément, il y a une histoire de guilde des chasseurs qui vous envoit régulièrement des missions, ce qui vous permettra d'avancer dans le jeu, de découvrir les boss un par un, etc.

Malgré tout, étrangement, ça ne m'a pas géner, on s'attaque aux rares PNJ du jeu qui habitent le village, à notre petit compagnon qui nous accompagnera assez rapidement dans l'aventure, etc. On vit notre vie tel un Jedi qui suit un entrainement tout en sachant que tout ça n'aura pour finalité que l'affrontement final (ou presque) avec ce dragon qui cause tant de soucis. Bref, finalement, l'absence de vrai scénario n'a pas handicapé mon plaisir de jeu.

Au moment où je vous parle, j'ai fini l'aventure solo, j'ai vaincu le dragon qui causait les tremblements de terre, enfin je l'ai repoussé au moins. Mais le jeu propose un nombre tellement impressionnant d'arme, d'armure ou de monstre qu'il n'y a pas réellement de fin, je vais y retourner, vous pouvez en être sûr. D'abord parce que la guilde m'a envoyé des nouvelles quêtes, ensuite parce qu'on prend un malin plaisir à continuer à tuer des monstres pour récolter le nécessaire à la création de différentes nouvelles armes et armures. Dont certaines ne se débloquent qu'à la fin justement.

Techniquement, je reprends ce que j'ai dit dans ma preview. Sachez donc qu'elle tient particulièrement bien la route. Comme d'habitude sur une console 128bits sur les téléviseurs d'aujourd'hui, l'aliasing et le flou seront présents et le tout dépendra de votre capacité à faire abstraction et aussi de la capacité de votre téléviseur LCD à traiter une source SD. Sur le plan esthétique, c'est superbe... vraiment superbe. Si l'ile de départ est plutot jolie, le jeu comprends plusieurs environnements qui réservent leur lot de surprises et de dépaysements. Les monstres sont superbement modélisés et animés, avec la gestion des dégâts pour certaines parties de leurs corps. Si certains ressemblent à de bêtes dinosaures ou dragons tel qu'on en a vue plein dans le passé, d'autres démontrent qu'il y a un bon morceau de créatifs chez Capcom qui ont de la suite dans les idées. Le jeu possède 5 zones où l'on pourra se ballader librement une fois que l'on y est (au départ, les différentes zones ne sont accessibles que via des quêtes, on ne peut s'y rendre autrement). Chaque grande zone est découpé en petites zones qui donnent droit à un loading à chaque passage. Rassurez vous, les loadings sont ridiculement courts, Capcom les aurait remplacés par des fondus au blanc ou au noir, comme dans Zelda TP par exemple, ça aurait été encore plus transparents. Cela dit, remerciez ces petites zones car c'est elles qui vous permettront souvent d'échapper à la mort ou vous permettront d'aiguiser votre arme ou de prendre des potions quand un monstre vous aura mis la misère avant d'y retourner pour le finir (ou finir de vous faire massacrer).

La note ? Je mets un gros 9 au jeu. Une telle réussite, un jeu si addictif, qui malgré l'absence de scénario se révèle tellement épique, où chaque boss vaincu donne lieu à un tel sentiment de victoire, où l'on se sent fort et récompensé de tous nos efforts pour nous améliorer dans le jeu. Efforts qui auront pris des dizaines d'heures sans que jamais je n'ai l'impression de perdre mon temps. Chose tellement rare à notre époque où les jeux se terminent en une poignée d'heures.

Conclusion

9MH3 demande de l'investissement, du temps ainsi que de faire une croix sur tout ce qui a été inventé ces dernières années pour rendre les jeux plus accessibles. Mais chaque victoire sur un boss représente quasiment autant de plaisir que ce que l'on ressent lorsque l'on fini un autre jeu. Techniquement, le jeu exploite bien le support, dommage que le jeu n'exploite pas mieux la Wiimote (notamment pour la visée), en dehors de ça, un must pour les courageux qui accepteront de s'y investir.


Publié le 27 Juin 2010 à 05:30 par WinterOfTheWolf
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