Hogwarts Legacy - L'héritage de Poudlard

cover Hogwarts Legacy - L'héritage de Poudlard

Sur une échelle de un à dix de fanatisme envers la licence Harry Potter, je suis à 6 ou 7. J'ai vu les huit films mais je n'ai vraiment bien aimé que les trois ou quatre premiers, peut-être le cinquième aussi, je ne sais plus, ça vous donne le contexte de mon appréciation de la licence. Je n'ai pas lu les livres qui ont l'air très sympas mais je reste persuadé que le succès planétaire et surtout l'ancrage de la licence dans la culture populaire vient des films, un peu comme le Seigneur des anneaux, à contrario d'Eragon ou de Fifty Shade Of Grey par contre dont les films sont nazes et qui du coup ont loupés leurs entrées dans la culture populaire malgré une jolie percée temporaire coté littérature.

Un jeu Warner Games

J'aime bien les jeux de commande Warner Games. C'est peut-être une fausse impression car je n'ai pas joué à tous leurs jeux non plus, mais j'ai adoré Mad Max, surkiffé L'ombre du Mordor ou de la guerre, je crois savoir que les fans de Batman ont appréciés de leur coté les Batman Arkham (un peu moins le dernier Gotham Knight apparemment), la licence Injustice a bonne presse, etc. Ma vision de la chose, c'est que leur triple A sont des jeux carrés, rarement révolutionnaires, mais carrés, qui respectent la filmographie (c'est Warner qui commande), qui ont les moyens de leurs ambitions pour ne pas foutre en l'air la licence même si étrangement, souvent sans le casting des films : les Batman n'utilisent pas un clone de Christian Bale, pas de Tom Hardy dans Mad Max et aucun perso du casting emblématique des films dans l'Ombre de la guerre... sauf Gollum, ça devait couter moins cher le perso en image de synthèse.

Les exemples de jeux du genre que j'ai en tête respectent un schéma récurrent. Ce sont des jeux grand public qui permettent de vivre ce qu'on aimerait faire si on prenait place dans les films. Sans trop de prise de risque, avec malgré tout toujours le petit truc qui est là pour faire plaisir aux fans mais qui en même temps est très susceptible de plaire aux profanes. Leurs derniers jeux sont basés sur le modèle d'open-world à checklist (souvent, à tord selon moi, appelé "à la Ubisoft"), très prisés quoiqu'on en dise cette dernière décennie. En faisant un jeu du genre, ils ont peu de chance de se planter, ils font en sorte que les développeurs soignent la réalisation et ça passe crème. Ca fait rarement des grands jeux mémorables (encore que je vous ai dit à quel point j'aime L'Ombre de la guerre ?), mais ça fait très largement le job.

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Ce n'est pas Warner qui développe

Pourquoi je parle autant des jeux Warner Games alors qu'ils ne sont même pas développeurs ? Parce qu'au premier trailer d'Hogwarts Legacy, je savais à-peu-près ce que le jeu allait offrir. Je me doutais qu'on aurait un monde ouvert dès l'instant où on a montré des images de balais volant, les joueurs de 2023 ne se contenteraient jamais de couloirs pour voler, je me doutais que le jeu serait à checklist parce que très grand public (vu la licence utilisé) et qu'il y aurait un petit coté RPG et du loot en pagaille parce que ça fait parti de la dose de satisfaction que doit obtenir le joueur quand il fait quelque chose dans le jeu, résoudre des énigmes, faire des quêtes annexes parfois moins intéressantes, combattre une tonne de méchants pour justifier la recherche et développement d'un système de combat intéressant, etc.

Du coup, comme je savais plus ou moins à quoi m'attendre et que j'aime bien les premiers films, j'ai précommandé le jeu. Et spoiler (non en vrai je sais que y'a 9 chances sur 10 que vous ayez déjà été voir la note et 8 chances sur 10 que vous soyez parti après sans lire ce texte), j'ai eu exactement ça. Mais l'expérience ne fait pas tout et le jeu a quand même réussi à me surprendre parfois en bien.

On boycotte pas ?

Il parait que la créatrice de l'univers, J.K. Rowlins, qui si elle est maligne va surement toucher un petit pourcentage sur les ventes en plus d'un gros chèque au départ, mange des bébés trans au petit dej'. Perso, je suis joueur, je ne suis ni juge, ni juré et je m'en tape un peu de tout ça, si il y a vraiment un problème, c'est à la justice (la vraie, pas celle des réseaux sociaux) de faire son boulot, ce n'est pas à moi de me priver.

Mes chers parents je pars !

Hogwarts Legacy raconte donc l'histoire de John Doe (que vous nommerez comme vous voulez), appelé curieusement un peu tard pour entrer en première année, sans doute trop attaché au foyer familial, ou peut être avec un père chasseur qui réglait son compte aux chouettes les années précédentes, dans un jeu d'aventure en monde ouvert parsemé d'activités où l'on ramasse des récompenses principalement sous forme de tenues (mais pas que) pour complètement envoyer chier l'uniforme normalement réglementaire de Poudlard. Petite entorse à la licence, mais bon, si on s'était retrouvé avec 476 manches pour baguette qu'on ne voit jamais, ça aurait été surement moins plaisant pour les joueurs.

Notre héros dispose de facultés hors du commun en lien avec une magie très ancienne et mystérieuse que vous approfondirez plus tard. Bref, vous êtes l'élu. Heureusement, le professeur Fig (le Morphéus du jeu) a justement une femme qui est morte quelques mois auparavant mais qui a pris soin de vous filer un truc qui sert à rien avant de nous quitter mais que vous pouvez déchiffrer parce que vous êtes l'élu. Pas de révélation ici, vous l'apprenez dans les dix premières minutes. Tout ça se passe un siècle avant l'aventure d'Harry et ses potes (je vous avais dit qu'on aurait pas le casting du film).

Après une introduction parfois jouable plutôt bien réalisée qui dure un peu moins d'une heure, vous arrivez enfin à Poudlard pour choisir votre école, vous pourrez enfin, parce que c'est ça que vous attendiez, avouez, vous promener librement dans Poudlard... La suite va vous surprendre...

Là c'est la claque, Poudlard est superbe, immense, grand, à l'esthétique incroyable et je ne parle même pas de faire plaisir aux fans, juste en étant amateur de jolis châteaux, j'ai tellement apprécié. Si techniquement (je joue en mode équilibré sur PS5), je ne peux pas trop juger, surtout que l'on a affaire à un jeu qui a forcément du se limiter pour sortir sur l'ancienne génération de console, esthétiquement, c'est du jamais vu. Un peu comme les films qui avaient le don de nous montrer quelques salles originales et qui donnaient tellement envie d'en voir plus... bah là vous pourrez en voir plus et c'est du boulot de dingue, les différentes pièces, les différents décors, le chateau est blindé de mini énigmes pour donner encore plus envie d'explorer, du coup on se balade et on profite du level-design fabuleux, de ses escaliers immenses, de ces tableaux partout qui s'animent, de ces statues qui jouent à 1, 2, 3 Soleil, etc.

Déjà là, moi j'ai trouvé ça superbe, je pense que pour les vrais fans, on doit être dans l'orgasme visuels. Mais le monde ne se résume pas à son château. Il y a tout une contrée autour, les Highlands qui offrent d'abord un village fort sympathique, Préaulard, et tout plein de hameaux composés communément de quelques maisons et parfois d'un marchand.

Dans l'école et tout ce beau monde, on fera différentes rencontres qui proposeront des quêtes à l'écriture de qualités variables. Beaucoup de petites quêtes un peu prétextes à des allers-retours dans différents endroits plein de méchantes araignées, de vilains braconniers et de méchants gobelins. On pourra reprocher au jeu un bestiaire un peu faible d'ailleurs. Mais il est suffisant pour exploiter le système de combat beaucoup plus réussi qu'attendu. Parfois brouillon au début ou même plus tard sous la pression du nombre, mais assez complet, intéressant et proposant un bon ressenti manette en main. Bien sûr, on ôtera la vie de centaines d'humains, gobelins et animaux, ça ne colle pas forcément à l'univers, mais il fallait que ça reste ludique et ça fonctionne bien.

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Je ne m'enfuis pas je vole !

L'autre promesse du jeu à ses premières présentations était bien sûr de pouvoir se balader autour du château et dans le monde en volant. Pas de Quidditch dans le jeu, mais on peut se balader sur le terrain en balais et surtout dans le reste du monde. Si les premiers vols en balais sont délicats, quand on commence à appréhender un peu le fonctionnement, ça marche vraiment bien (je vais essayer de glisser une vidéo vite fait en fin d'article).

Toujours sans rien dévoiler d'autres que les trailers, le balais ne sera pas votre seule monture. Mais honnêtement, si j'ai trouvé les vols à dos de griffons vraiment épique, la réactivité atténuée, l'absence de turbo comme le balais ou la moindre aisance ont fait que mon préféré reste ce foutu balais.

En revanche, puisqu'on parle du griffon, pour les amateurs de créatures fantastiques, le jeu offre un chouette bonus dans une activité secondaire qui ravira surement les fans et que j'ai trouvé fort sympathique.

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Comprenez bien je vole ! Sans fumée sans alcool !

Au final, j'ai passé un bon moment sur le jeu, certaines choses font parfois tiquer, comme de pouvoir rentrer dans toutes les maisons et voler tranquillement ce qu'on y trouve dans les coffres sans que ça dérange personne, mais j'ai préféré retenir que justement, on peut rentrer dans toutes les maisons et c'est quelque chose que j'apprécie toujours dans un monde ouvert de ne pas trouver que des maisons en carton dans lesquelles on ne peut pas rentrer.

Enfin, signalons une bande son ultra classieuse qui n'a rien à envier à celle des films (dont les thèmes principaux sont évidemment tirés), un doublage français très respectable, peut être un peu gâché par une technique en deçà en ce qui concerne les visages. Plutôt bien modélisés dans l'ensemble, ils peinent à exprimer avec caractère certaines émotions voir deviennent pathétiques lorsqu'ils pleurent (sans larme, bien entendu) dans les rares moments dramatiques du jeu.

Conclusion

7Hogwarts Legacy est un jeu de commande réussi. Il n'invente rien, reprend une recette classique mais qui fonctionne pour se concentrer sur toutes les qualités qui pourraient plaire aux fans de la licence voir à d'autres comme moi. L'architecture est une folie visuelle, le monde ouvert est sympathique, l'ambiance feel-good et so british est vraiment agréable. Certaines quêtes annexes ont l'écriture un peu légère mais l'histoire principale et certains arcs scénaristiques plus importants s'en sortent beaucoup mieux. Comme tous les jeux du genre en revanche, il finira surement par saouler les complétionnistes qui se forcent à faire tout ce qui est optionnel pour le reprocher au jeu ensuite. De mon coté, j'ai su m'arrêter et finir le jeu pour n'en garder qu'un souvenir de moment vraiment agréable passé. Selon votre degré de fanatisme avec la licence, un point ou deux doivent pouvoir sans problème se rajouter à ma note.


Publié le 27 Février 2023 à 12:49 par WinterOfTheWolf
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