Enslaved

Il y a plusieurs façons d'aborder le JV. Il y a les collectionneurs de trophés ou de point G, ceux qui veulent du challenge à outrance, ceux qui veulent vivre une grande aventure, etc. Je fais plutôt généralement parti de cette dernière catégorie. J'aime les jeux qui me font vivre une expérience à part, une aventure invivable dans la réalité, surtout quand l'histoire est bien faite, qu'elle tient la route et que son déroulement est fluide pendant tout le jeu, si l'aventure est longue, c'est le panard. Qu'un jeu manque de challenge, si c'est compensé par d'autres points, ce n'est pas la fin du monde à mes yeux.

Enslaved, c'est ça. Le jeu d'entrée vous plonge dans une grosse mise en scène digne d'Hollywood et globalement arrivera à vous tenir en haleine de cette façon pendant tout le jeu. En tout cas c'était mon cas. La caméra bien que manuelle aura tendance à devenir forcer pour vous permettre d'admirer l'angle des escalades et pour vous donner un très sympathique sentiment de vertige.

Il faut savoir que l'histoire du jeu est basé sur un vieux compte Chinois racontant l'épopée du roi des singes. Ce qui est amusant, c'est que c'est aussi ce qui a servi de base à Toriyama pour créer Dragon Ball. Du coup, je n'ai pas put m'empêcher de me demander si la coiffure de Monkey, le héros, n'avait pas été influencé par la coupe de super guerriers des personnages de Dragon Ball Z. En tout cas, ce qui est sûr, c'est que le héros utilise la même arme que Sangoku enfant, le baton, et se déplace parfois à l'aide de son "nuage". Je mets entre guillemets car son nuage à lui est une espèce de disque planche de surf, mais finalement, en l'utilisant, les trainées et autres artifices rappellent pas mal le fameux nuage magique.

Lorsque j'ai lu les premiers retour d'Enslaved sur le net, ce n'était pas glorieux, d'abord, la presse et les joueurs semblaient souligner une certaine facilité. Ce n'est pas faux mais en fait, c'est juste fluide, que vous preniez Uncharted, son second épisode, Prince Of Persia 2008 ou Forgotten Sands, ou le dernier Castlevania, c'est un peu toujours le même système ultra facile : vous dirigez le stick, vous appuyez sur le bouton saut et pour ne pas vous perdre, les décors où l'on peut s'accrocher se mettent à briller... Bref, c'est devenu tellement courant et facile que je ne comprends pas bien pourquoi on en vient tout d'à coup à le reprocher à ce Enslaved comme si ça gachait le jeu. Dans mon cas, non, ça n'a pas gaché le jeu, au contraire, de belles escalades bien mises en scène dans des décors vertineux et magnifique avec un soupçon de coopération avec l'IA.

Mais Enslaved, ce n'est pas seulement de la grimpette, c'est aussi des combats, un peu d'infiltration et une pincée de réflexion. Les combats assez facile en début de partie se compliquent un peu avec le temps selon le nombre d'ennemis qui vous attaqueront en même temps. Pour pallier à ça sont disposés partout dans le jeu des petites sphères lumineuses que vous récoltez également lorsque vous tuez un ennemi. Ces boules lumineuses une fois accumulés vous permettent d'upgrader certaines capacités de votre héros, de rajouter de nouveaux coups, etc. Toujours rien de bien original, mais c'est bien fait et ça donne un peu d'intérêt à la récolte et si le jeu est très linéaire, cela permet quand même d'avoir envie de fouiller à gauche ou à droite pour se mettre à jour.

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Graphiquement, le jeu est vraiment très très beau. D'un point de vue esthétique, le bilan technique est un peu moins folichon avec un framerate pas toujours à la fête et des textures qui tardent souvent à s'afficher dans leur version haute définition. Mais pas de quoi gacher le jeu non plus et je me répète mais l'esthétique est vraiment superbe. On n'aurait put craindre qu'avec un background classique post apocalyptique, les décors se résument à une suite de décors gris mais non, la nature a repris ses droits, la mousse, l'herbe et les arbres ont recommencés à pousser et ça se voit, le New York dévasté qui sert de décor au 3/4 premiers chapitres du jeu est réellement magnifique (bon après, les gouts, les couleurs, y'en aura bien qui ne seront pas d'accord).
A signaler tout de même que le jeu semble tourner un peu mieux sur 360 de ce que j'en ai lu (c'est un peu normal, l'Unreal Engine utilisé ici s'en est toujours mieux sorti sur 360), personnellement, j'ai pris le jeu sur PS3 par erreur, il me semblait l'inverse au moment de l'achat, j'ai confondu avec ce que j'avais lu sur Vanquish et Castlevania.

Niveau défauts du jeu, on pourra lui reprocher son faible nombre d'ennemis, mais finalement, ça colle assez bien au scénario et certains sont vraiment impressionnants. Le jeu est assez linéaire également, mais ce genre de défaut me parait tellement banals aujourd'hui.

Niveau background, scénario, mise en scène, etc. je trouve que le jeu est vraiment une réussite, la première fois que Trip m'a appelé terrorisé par un gros robot (je n'en dis pas plus), tout ça avec un doublage français impeccable, rarement dans un jeu vidéo il ne m'a été donné l'occasion de m'inquiéter autant pour quelqu'un, bien que le jeu soit facile et qu'il y a des chances que je la sauve, je me suis mis à m'inquiéter pour elle, l'instinct paternelle peut être... J'étais dedans, immerssion totalement crédible et réussie.

Signalons tout de même que si le doublage français est impeccable (les voix sont des voix de JV assez connu, je pense même, de mémoire, que la voix de Trip est la même que celle d'Elena dans Uncharted 2), le mixage audio souffre un peu avec certaines répliques qui se retrouvent jouées dans un volume bien trop faible.

Le scénario fera son petit bout de chemin pour vous emmener sur une fin longue, grandiose et poignante. Niveau durée de vie, la sauvegarde ne m'indique pas combien de temps j'ai joué. Pas bien longtemps malheureusement. Enfin, la grosse dizaine d'heures quoi, malheureusement devenu courante. Cela dit, peu de jeu de cette durée de vie ont réussi en si peu de temps à me faire m'attacher autant au personnage.

Conclusion

8Enslaved ne doit pas être joué dans le but de trouver un jeu à challenge, en revanche, celui qui veut vivre une très sympathique histoire bien menée, bien mise en scène, dans des décors somptueux esthétiquement et assez variés pour faire vivre une grande aventure, malheureusement pas très longue, à notre roi des singes bodyguard de service d'une jeune fille aussi bien roulée qu'attachante, le jeu est à essayer.

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Publié le 8 Novembre 2010 à 09:06 par WinterOfTheWolf
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Commentaires
iiYamale 8 novembre 2010 • Répondre
j'ai essayé la démo et j'ai été vraiment séduit par le jeu. sorte de Uncharted façon beat-them-all, tout aussi facile, usant des mêmes ficelles, très beau, jouable... un bon jeu en somme. Ton article est bien sympa :D
WinterOfTheWolfle 8 novembre 2010 • Répondre
Merci.
EiffelNordle 8 novembre 2010 • Répondre
Un nouveau "Prince of Persia" avec des morceaux de "Beyond Good and Evil" ?

Un "Uncharted" 2bis (les titres se ressemblent)
ou un sosie du dernier "Castlevania" ?
WinterOfTheWolfle 8 novembre 2010 • Répondre
Ca dépend de quel Prince Of Persia tu parles.
Si c'est celui de 2008, je n'y ai pas joué longtemps, juste le temps de voir que je me fesais chier et que les combats étaient chiants à crever. :D
Si c'est la trilogie Sand Of Time, Enslaved est très loin d'être aussi riche en énigmes intéressantes et tordus, les chemins de grimpette dans Enslaved sont clairement téléphonés ou indiqués.
Par contre, pour la grimpette, ça me fait penser pas mal effectivement à Forgotten Sands sur Wii.

Pour la comparaison avec Castlevania, les phases de grimpettes sont plus ou moins similaires (bien que moins linéaires) mais toutes la partie combat n'a pas grand chose à voir. Bon et puis bien sûr les background/histoire/etc. n'ont rien à voir.

Pour BGE, je ne me souviens pas beaucoup du jeu, juste que j'avais beaucoup aimé.
kyosule 8 novembre 2010 • Répondre
## rarement dans un jeu vidéo il ne m'a été donné l'occasion de m'inquiéter autant pour quelqu'un ##

J'ai tout de suite pensé à ICO... Sinon, un bon article.
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