Dragon's Dogma 2

cover Dragon's Dogma 2

Non, Dragon's Dogma 2 n'est pas pour tout le monde, voilà, il fallait que je le place parce que même si je ne suis pas influenceur, j'avais envie de jouer le jeu de tous ces tests et vidéos sortis sur le jeu qui concluaient en majorité par "j'ai kiffé, je mets 9/10 au jeu, mais attention ce n'est pas pour tout le monde". Je ne comprends toujours pas bien le problème du jeu qui lui a valu cette montagne de "ce n'est pas pour tout le monde même si moi j'ai kiffé" depuis un mois. Evidemment que Dragon's Dogma 2 n'est pas un jeu pour tout le monde, comme Tears Of The Kingdom, Elden Ring, Baldur's Gate 3, Starfield, et tous les jeux en fait, quelque soit leur note Metacritic. La note Metacritic ne sert qu'à constater qu'un jeu se rapproche ou s'éloigne de l'unanimité par rapport à des gens dont c'est le métier de donner une note, ça ne veut pas dire qu'un jeu est pour tout le monde. Alors si je me permets à un moment de dire que le jeu n'est pas pour tout le monde, c'est que je serais tombé dans une lapalissade facile, mais du coup, est-ce que ce n'est pas la preuve qu'il n'y a pas tant de chose que ça à critiquer quand la critique récurrente se résume à "pas pour tout le monde" ?

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Si vous avez raté le début

Dragon's Dogma premier du nom est un jeu sorti en 2012 qui était la réponse de Capcom aux RPG occidentaux en monde ouvert. Ils se sont sans doute dit qu'ils marqueraient leur différence en offrant des combats plus plaisants que ce dont sont capables les occidentaux sur leur RPG, pour se faire, ils ont confié le bébé au producteur de Devil May Cry. Et je valide complètement. Si le premier Dragon's Dogma a très vite été oublié à sa sortie (de manière générale, moi j'ai surkiffé et je le place dans le top 10 de la génération PS360), c'est juste que sur certains points il ne tenait clairement pas la comparaison face aux RPG occidentaux, surtout un certain Skyrim sorti un peu avant. Son monde ouvert était assez petit, sa narration était obscure et peu passionnante, même les romances étaient pathétiques de mise en scène et on se retrouvait à coucher avec la reine alors qu'on l'avait croisé une fois, c'était très curieux. Mais entre deux objectifs nébuleux, on parcourait son monde blindé d'ennemis et je prenais un pied monstrueux à leur faire leur fête de différentes façons avec mes potos virtuels offerts par le jeu. Ce jeu qui a finalement gagné une aura de jeu culte tel un Nier avant lui au fur et à mesure des années et des joueurs qui vidaient leur backlog gagnant régulièrement en réputation via le fameux bouche à oreille positif.

Le jeu est donc un ARPG, à la limite du Hack & Slash se déroulant dans un monde ouvert en vue à la troisième personne. Dans ce monde, régulièrement, un dragon débarque pour piquer le cœur d'un lambda qui se balade par là et qui du coup devient l'insurgé, celui qui devra tuer le dragon pour sauver le monde ou devenir le roi du monde, ce n'était pas très clair et cette suite repars sur les même bases, par contre, j'ai trouvé ça beaucoup plus clair et intéressant à suivre bien qu'un peu dilué entre les voyages, nous y reviendrons, un petit coté Games Of Throne dans l'ambiance de la grande capitale et via ses enjeux politiques.

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Un belle bande de champions

L'une des particularités du jeu, c'est que vous pouvez être accompagné en permanence de pions : des IA coopératives. Un pion principal dont vous choisissez les caractéristiques, la classe, l'apparence, le caractère et deux autres que vous allez chercher en prenant temporairement ceux d'autres joueurs.

Le but semble être de jouer à une sorte de Monster Hunter (niveau coopération entre joueurs) mais en solo avec des IA particulièrement évoluées pour remplacer d'éventuels potes de jeu. En contrepartie, le jeu n'offre pas la possibilité d'inviter des vrais joueurs. Mais les pions sont ultra efficaces, ils retiennent tout ce qu'ils font, partout où ils vont et quand vous empruntez ceux des autres joueurs ou que le votre revient d'un voyage chez un autre joueur, ils ne cesseront de vous rappeler qu'ils sont déjà venu ici, qu'ils ont déjà combattus tel ou tel ennemi mais surtout, si vous avez une quête en cours, vous pouvez choisir un pion qui connait la mission et lui demander de vous y emmener. C'est excellent à jouer, une aide de jeu organique comme si vous jouiez avec un vrai pote qui a déjà fait la mission et qui peut vous y emmener. Lors d'une balade ils n'hésiteront pas à vous dire que dans un autre monde, ils ont trouvés un coffre dans ce coin là et une pression sur le haut de la croix et il vous y emmènera.

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Beaucoup de morpions

Vous passerez la plupart de votre temps sur la route, pour une raison ou une autre, vous ferez tout un tas d'aller et retour, mais rappelez vous, le jeu est né du cerveau du producteur de Devil May Cry, un Beat'em All célèbre, du coup vous ne serez pas étonné en sachant ça que les routes soient remplis d'ennemis, partout, tout le temps ou presque, en tout début de partie, vous les trouverez redoutables et à la limite du fatiguant mais plus vous en combattrez, plus vous monterez en niveau, rapidement vous deviendrez très fort et les loups géants s'écraseront comme des cafards.

De temps en temps le jeu vous sortira un ennemi plus costauds, sans gâcher plus que la bande annonce du jeu ne le fait déjà : des ogres, des cyclopes, des chimères, quelques autres et bien sûr, des dragons, le tout donnant lieu à des combats mémorables. Vous pourrez grimper sur les monstres, frapper leurs points faibles et si vous avez un doute sur leurs points faibles, souvent les pions seront là pour vous aiguiller.

A signaler dans les défauts du jeu, un bestiaire peut être un peu chiche avec pas mal de disparitions par rapport au premier et niveau ennemis de base, beaucoup de gobelin et dérivés (hobgobelins, gobelins nocturnes, etc.), des loups, des harpies, souvent déclinés en plus puissants plus tard dans le jeu.

Après plus d'une centaine d'heures sur le jeu, je m'occupe à peine des ennemis de base, mes pions font tellement bien le job et à coté, je prend toujours autant de plaisir à me farcir un ogre ou un dragon même si ça va de plus en plus vite, surtout si je suis bien entouré de pions sorciers qui prennent leur temps mais balancent des sorts apocalyptiques quand ce n'est pas moi qui le fait avant eux.

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Pas le temps de pioncer !

Pour s'occuper des ennemis, le jeu a la particularité de disposer de tout un panel de classes de personnages. Vous débuterez l'aventure en disposant de quatre classes de base (guerrier, voleur, mage, champion) puis le jeu vous offrira l'occasion d'en découvrir d'autres plus tard car contrairement à de nombreux RPG, vous pourrez en changer régulièrement.

Du coup, si le bestiaire manque de variété, la façon de s'en occuper elle variera tout au long de votre parcours. D'une part en gardant la même classe, vous en augmenterez les capacités, débloquant de nouvelles compétences puis une fois que vous aurez débloquer toutes les talents d'une classe, pourquoi ne pas changer pour aborder les monstres complètement différemment ?

J'ai adoré la façon dont ça renouvelle les rixes, je crois même que sur ce point, que j'avais déjà beaucoup apprécié sur le premier, le deuxième fait encore plus fort. J'ai d'abord eu une petite déception car la classe Assassin n'était plus disponible, classe du premier qui permettait de jouer voleur mais avec un arc, puis j'ai compris en jouant archer que la jouabilité n'était plus du tout pareille, puis je suis passé guerrier, puis sorcier, puis chevalier mage, à chaque fois on repart sur une jouabilité presque complètement différente et que j'ai toujours trouvé intéressante. On a le sentiment de réapprendre à jouer mais avec les facilités des talents qu'on a déjà débloqué et la montée en niveau qui fait qu'on n'est plus un débutant sans compter l'équipement qu'on a trouvé en route.

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Ce monde où vous êtes le pionnier

Contrairement au premier qui disposait un monde de taille plutôt réduite, dans cette suite, le monde est beaucoup plus grand, plus varié, avec un level design nettement plus complet et réussi. Les chemins sont multiples, les raccourcis à n'en plus finir, on tombe sur des grottes planquées partout, des petits hameaux abandonnées, des villages étranges, deux grandes villes pleines de vie.

En dehors des pions des autres joueurs qui se baladent sans but dans le monde, chaque PNJ a un nom, une histoire, un emploi du temps, j'en suis à pas loin de 600 habitants répertoriés dans mon carnet. Il ne faudra pas hésiter à leur parler, certains auront l'audace de venir interrompre vos pas pour vous parler, mais la plupart vivront leur vie et ne vous offriront leur quête que si vous les aborder et certains ne le feront que dans certaines circonstances. Pas question d'avoir un point d'exclamation au dessus de la tête des PNJ qui ont quelque chose à offrir. Leurs quêtes ne seront d'ailleurs pas toujours claires, heureusement on peut relire les détails. La destination de leur quête sera parfois encore moins clair, mais n'oubliez pas, si vous vous posez des questions, demandez à vos pions et si vos pions ne sont pas au courant, vous pouvez aller en chercher un dans une pierre de faille qui connait la mission et qui sera plus apte à vous aider, on en revient à ce que je disais plus haut où certains pions vont tout simplement vous indiquer le chemin de la suite de manière organique, absolument génial.

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Moins fort le Pioner

Dans les doléances que j'aurais à faire, je signalerais une bande son qui me semble moins réussie que le premier. Le design sonore est toujours brillant, dans la nuit noire, entendre un ogre grogner au loin sera encore plus impressionnant, tout comme le loup qui se met à hurler à la mort au moment où votre lanterne n'a plus de pétrole pour l'alimenter, terrifiant car quand le jeu dit que c'est la nuit, il ne plaisante pas, il fait noir.

Mais à coté de ça, la musique orchestrale fait le job sans briller particulièrement, notamment la musique des gros ennemis qui a tendance à tarder à se déclencher voir se lancer au moment où le monstre est mort mais surtout, la musique culte (elle m'a fait gagné un point à un blindtest un jour, donc elle est culte) du générique n'est plus là, quel dommage. Mais où sont les cœurs ? Je vous ai déjà dit que musicalement parlant, je kiffais les cœurs ?

Enfin signalons une campagne publicitaire doublée par Adeline Chetai, notre Zelda préférée mais aucun doublage français en jeu, ce qui est regrettable vu l'intelligence de vos pions et leur envie de nous raconter leur vie, c'était déjà le cas sur le premier, mais quel dommage en 2024, un triple A non doublé dans la langue de MC Solaar.

Niveau reproche, on regrettera aussi de ne pas proposer de mode graphique, donc ça sera sur console du 30FPS (souvent moins en ville) pour afficher de superbes décors naturels éclairés en ray tracing. Personnellement, ça ne me dérange pas, je le signale pour la forme. Sur PC, le jeu semble donner des résultats très aléatoires notamment à cause d'une gourmandise CPU peu habituelle pour gérer les nombreux habitants des villes.

Vous êtes le pion de Capcom

Je m'en voudrais de terminer cette critique sans parler du mini drama sur ce qui est devenu une habitude pour Capcom, la sortie de microtransactions juste après la disponibilité du jeu. Prévisible, parce que c'est Capcom et parce que l'édition Deluxe offraient déjà quelques bonus, des trucs insignifiants qu'on peut choper en jeu. Le jeu ayant la particularité de ne pas disposer de voyage rapide infini, certains en auront vite tiré des conclusions hâtives. Quand on connait bien le premier, on sait que c'est la philosophie du jeu depuis le départ, voir amoindri car le jeu est beaucoup plus souple sur les grands trajets grâce au voyage en charrue, et même si, je suis faible, j'ai eu les 2/3 bonus parce que j'ai pris l'édition Deluxe, je n'ai jamais rajouté un denier supplémentaire et j'ai fini ma première partie avec mon coffre blindé de ce qu'on peut acheter via les microtransactions, j'en suis à plus de 20.000 Cristaux de faille, une quarantaine de pierres de réveil en stock, des pierres de téléportations à n'en plus finir, etc.

Donc si ça peut permettre à Capcom de poncer quelques baleines pour financer un Dragon's Dogma 3, je ne fais pas dans le social perso, si des joueurs ont envie de claquer bêtement leur thune, ça les regarde.

Conclusion

9Dragon's Dogma 2 n'est pas pour tout le monde, c'est ce que j'aurais dit si je voulais manquer d'originalité... C'est surtout un Action RPG très bien fichu, qui offre des moments que peu de jeux proposent, sans doute le meilleur système de combat sur un jeu du genre (mais sans z-target, certains seront perdus...). Il se donne la peine de raconter de jolies choses bien mieux que le premier mais promet surtout une montagne d'aller retour interrompus autant par les combats que par l'envie du joueur curieux de s'aventurer hors des sentiers battus. Je repars me balader en espérant tomber sur un monstre de plus à laminer avec ma double lame électrique à faire pâlir de jalousie Darth Maul.

Quand tu veux taper un ennemi mais que ton pion a décidé de l'emmener se promener !
Quand ton pion se trompe de jeu !

Publié le 14 Avril 2024 à 17:15 par WinterOfTheWolf
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