Baldur's Gate 3

cover Baldur's Gate 3

J'ai pris mon temps avant de jouer à Baldur's Gate 3, j'ai adoré XCom à une époque, apprécié d'autres jeux du genre (Wasteland, Mario & les lapins crétins, Gears Tactics, etc.), mais jouer à un RPG heroïc-fantasy avec un système de combat au tour par tour tactique, ça ne me branchait carrément pas, d'autant qu'avec le recul, je me demande si j'ai déjà fini un jeu du genre, ça m'amuse souvent quelques heures (voir dizaines) puis je passe à autre chose. Peut-être il y'a 20 ans, mais aujourd'hui on a des RPG orienté action tellement plus immersifs et réactifs. Mais je suis comme ça, même quand un jeu ne m'attire pas de loin, c'est plus fort que moi, quand il est tellement plébiscité par la critique et les joueurs, la curiosité et ma passion du média font que je dois le tenter. Je n'oublierais jamais que j'ai attendu 32 ans en 2008 pour découvrir la licence Zelda qui est sans doute aujourd'hui ma Best Licence Ever. Depuis quand un jeu se rapproche autant de l'unanimité, j'ai trop la frousse de louper un phénomène.

Le gâteau de Baladur

Baldur's Gates 3 est donc un CRPG (pour Computer Role Play Game, jeu de rôle sur ordinateur dans la langue de Gainsbourg), un RPG conçu pour être joué vue de haut (obligatoire vu la technique disponible à l'époque des premiers) au clavier et à la souris. Mais heureusement, pour s'ouvrir à un autre public, sur console (et sur PC avec une manette), le jeu permet de rapprocher la caméra du personnage quasiment assez prêt pour donner l'impression d'un RPG plus moderne en vue à la troisième personne, même si la caméra repasse en hauteur dès qu'un combat s'annonce, plus pratique pour planifier le coté tactique des combats. Malheureusement, en vue à la troisième personne, impossible de lever la tête pour regarder en hauteur, si en marchant on peut avoir l'impression d'un jeu à la troisième personne, les possibilités de regarder autour de soit ne sont pas là.

On commence l'aventure par l'étape plutôt commune de création du personnage. Ce qui est moins commun par contre, c'est qu'on peut quasiment sauter l'option et prendre un des personnages de notre future troupe de héros et le rendre jouable. Plutôt sympa pour ceux qui n'apprécient pas de passer une plombe dans un créateur de personnage, parce qu'à défaut de choisir un protagoniste existant, il va falloir choisir parmi un festin de races, sous-races, sous-sous-races, classes, sous-classes, couleur, morphologie, etc. C'est impressionnant, j'imagine sans soucis l'orgasme vidéoludique des joueurs de jeu de rôle. De mon coté, j'ai fait du classique, un elfe plutôt spécialisé archer avec un peu de magie, j'ai oublié le nom de la classe et j'ai changé rapidement en pleine partie pour un Paladin de toutes façons, j'en avais marre de crever dès qu'on me soufflait dessus, mon choix de départ ne m'autorisant aucune armure et un nombre de point de vie ridicule.

La dégaine de mon perso, un haut elfe paladin tout gentil, ça ne se lit pas sur sa tronche ! La dégaine de mon perso, un haut elfe paladin tout gentil, ça ne se lit pas sur sa tronche !

Balle dure

Je n'ai jamais fait de jeu de rôle sur table, ça ne me branche pas, je ne connais rien des règles Donjons & Dragons (il parait que c'est la V5 qui fixe une partie des règles du jeu). Ca n'a pas du aider, les premiers pas dans le jeu ont été très délicats. Après une cinématique impressionnante niveau réalisation, en mode normal, je me suis fait défoncer par des cerveaux sur pattes, c'était chaud. En parlant de chaud, le feu ça brule et savoir ça m'a un peu sauvé la mise au départ.

L'autre chose qui m'a un peu sauvé la mise, c'est ce qu'on appelle, je l'ai appris récemment, le save scumming, grosso modo, c'est la possibilité de sauvegarder/recharger rapidement une partie. C'est juste le fameux F5/FX depuis des décennies sur PC mais tout le monde doit tellement en abuser sur Baldur's Gate 3 qu'ils lui ont donné un nom ou en tout cas il a fallu attendre cette période pour que je le lise.

Enfin, rapidement c'est vite dit. Si il est possible effectivement de sauver et de recharger d'une touche (comme quoi les développeurs en sont conscients), les chargements sont parfois très longs. Mais vu que tout est géré par des dés dans le jeu, c'est souvent frustrant. Vous marchez et tout d'à coup, vous entendez un jet de dés et vous voyez à l'écran "Perception : raté", au début je ne comprenais pas, jusqu'à ce que je marche sur une mine qui m'a tué. Après un rechargement, j'ai eu un "Perception : réussie", j'ai vu la mine, donc je l'ai désamorcée, enfin j'ai essayé, j'ai perdu aux dés et avec la moitié de mes points de vie car le piège s'est déclenché.

C'était vraiment rude et pas vraiment engageant. J'étais surtout porté par l'envie de voir ce qu'allait devenir le canon que je venais de sortir de sa cage.

Heureusement plus tard, selon vos améliorations de perso, vous pourrez augmenter leur efficacité aux dés dans certaines situations. C'est une partie du concept des jeux de rôle cette histoire de dés, difficile d'en tenir rigueur au jeu, mais j'avoue de mon coté que l'idée de me mettre une tribu à dos parce que j'ai fait 18 à un lancé qui en demandait 19 me dérange un peu dans un jeu vidéo. C'est difficile de vanter la possibilité de faire des choix dans un jeu tout en bloquant certains de ces choix par un coup de hasard.

Evidemment cela s'applique aux combats, si vous avez ragé comme moi sur XCom quand un sniper loupait sa cible alors qu'un joli 90% vous avait mis en confiance sur votre prochain tir, vous allez rager tout autant voir plus sur le jeu qui nous intéresse aujourd'hui. Voir un barbare tenir une épée de 2 mètres à 50cm et loupé son adversaire parce que les dés l'ont décidés, c'est rageant. Pire, parfois vous trouvez le truc qui fait plaisir, vous balancer de l'huile, vous y mettez le feu, sous les pieds des ennemis, le feu se déclare, chaque ennemi va lancer un dé pour savoir si il y ait sensible ou non. Les dés sont évidemment influencés par les résistances de vos ennemis, donc dans les premières heures, heureusement ça n'arrive pas trop souvent, d'où le fait d'être dégouté quand ça arrive plus tard dans le jeu et d'avoir louper un tour pour ça.

En fait, c'est paradoxal, mais je trouve qu'il n'y a pas assez de combats, pas assez de rixes faciles. Ca serait un peu comme un Dark Souls sans ennemis de base pour profiter de sa construction de personnage. J'aurais voulu plus de combat facile, quasi gagné d'avance où l'on peut tenter des choses et voir le résultat rapidement. A part abuser du save scumming, en montant de niveau on dispose de tout un tas de sort et de pouvoirs dont on ne peut prendre le risque de perdre un tour pour les essayer. Des sorts sans doute connus sur les doigts de la main des amateurs de Donjon & Dragons mais pour les plus profanes comme moi, hors de question de tenter des choses alors qu'on a des solutions qui fonctionnent à peu prêt.

Picture

La balade dure

On parcourt ainsi l'univers plutôt classique dans son genre mais fort bien réalisé, techniquement, rien d'extraordinaire non plus, à part la résolution, ça pourrait être un jeu PS4 visuellement. A vrai dire, j'ai eu du mal au départ à m'immerger dedans, je suis plutôt un habitué des RPG plus modernes où l'on vit vraiment dans le jeu, ici j'ai eu pendant mes premières dizaines d'heures plutôt l'impression de déplacer des pions sur une table de jeu plutôt que de jouer à un jeu vidéo. La balade se fait plutôt dans des couloirs avec quelques échappées par endroit. Le fait de devoir passer par un menu radial pour trouver la fonction de saut parmi tout un tas d'options puis relever la caméra pour choisir la destination juste pour sauter par dessus un tronc d'arbre n'a pas aidé.

Mais attention, quand vous sautez, certains de vos compagnons n'auront pas la même détente et ne pourront pas vous suivre. Je me suis retrouvé bloqué plusieurs fois comme ça... jusqu'à ce que je comprenne qu'on pouvait utiliser le voyage rapide pour retourner à certaines portes avec toute notre troupe quasiment à n'importe quel moment du jeu.

Quand je dis qu'il peut y avoir beaucoup d'ennemis en m&ecirc;me temps, il va falloir patienter pendant qu'ils jouent et il y a plus nombreux encore&nbsp;!<br/>Parfois un +X s'affiche &agrave; l'&eacute;cran car il y a tellement de persos engag&eacute;s que vous ne pouvez pas voir tous leurs portraits en m&ecirc;me temps&nbsp;!Quand je dis qu'il peut y avoir beaucoup d'ennemis en même temps, il va falloir patienter pendant qu'ils jouent et il y a plus nombreux encore ! Parfois un +X s'affiche à l'écran car il y a tellement de persos engagés que vous ne pouvez pas voir tous leurs portraits en même temps !

Je vous demande de vous arrêter !

Si vous êtes arrivé jusqu'ici, vous vous demandez surement pourquoi je ne me suis pas arrêté rapidement. Ce type de jeu n'est clairement pas fait pour moi.

Parce que je le savais en fait, j'avais déjà vu des joueurs jouer et si je m'attendais à m'immerger un peu plus une fois le casque mis et plongé dans l'univers, tous les défauts inhérents au genre, je les connaissais, d'ailleurs ce n'est pas spécialement des défauts du coup, ça serait comme reprocher à un jeu Mario l'obligation de sauter tout le temps, juste une façon de jouer un peu old-school qui ne me convient que moyennement.

Et une fois que j'avais digéré ça, ce qui a sauvé le jeu à mes yeux, c'est juste l'envie de savoir ce qui arriverait à mes protagonistes. La plupart font un peu clichés mais ils sont souvent attachants (Karlash je t'aime, comme une sœur, mais je t'aime), plutôt bien joués et leurs histoires sont intéressantes (quand le save scumming vous a empêché de vous les mettre à dos bêtement).

Les combats sont parfois abusivement longs, parfois immondes en nombre d'ennemis et on regarde la vingtaine d'assaillants bouger et nous dégommer en patientant. Parfois le jeu pète un câble et ne bouge plus pendant une dizaine de secondes sur un ennemi qui ne sait visiblement pas quoi faire (sur PS5). Mais entre ces combats longs, l'exploration fait son bout de chemin, le monde n'est pas très grand, il n'y a qu'une grosse ville mais qui arrive tard pour rebooster un peu l'intérêt du jeu, j'ai fini par m'habituer aux manipulations pénibles pour sauter, certaines rixes m'ont obligé à jouer un peu de créativité et j'apprécie toujours cette impression dans un jeu d'avoir trouver le moyen de casser les mécaniques, comme cette fois où je n'arrivais à rien faire contre un boss et où j'ai fini par utiliser un sort qui l'a transformé en mouton (après deux ou trois chargements rapides tout de même) et que j'ai pu l'éjecter dans le vide.

Je regrette un peu le manque de cinématiques sur la durée de l'expérience, mais celles présentées étaient tout de même particulièrement chouettes, de quoi vraiment relancer l'intérêt du jeu quelques heures. Dommage de devoir lire des sous-titres pendant celle-ci le jeu n'étant pas doublé en Français.

En dehors de ça, le jeu a la réputation de voir des choix ayant des conséquences sur le long terme, génial pour la rejouabilité, mais en une seule partie, je vais avoir du mal à le constater. J'ai bien noté que certains personnages que j'avais sauvé sont revenus plus tard, je suis sûr que ça va plus loin que ça, mais en fait, j'ai vécu une chouette aventure avec une conclusion plutôt satisfaisante, je n'ai pas spécialement envie de gâcher ça sur une autre partie et je n'apprécie pas assez le système de combat et le save scumming pour m'imposer une centaine d'heures minimum de plus. Je le ferais peut-être notamment si un patch sort rajoutant un doublage français. Je sais qu'il y a beaucoup de textes et que ça doit être compliqué mais maintenant que le studio s'est fait des coronès en or, on peut toujours rêver. Si un jeu peut être doublé dans une langue, c'est qu'il peut l'être dans une autre, c'est juste une histoire de volonté et de monnaie et la monnaie, désormais ils l'ont.

Autrement, j'aurais bien aimé tout simplement un NG+, pouvoir refaire le jeu en roulant sur les premières dizaines d'heures en changeant de classe histoire de tester plus de choses. Après tout, vu que de base je suis le champion, ça n'aurait rien d'incohérent que je sois "sur-pété" dès le début de l'aventure.

Pour terminer, signalons tout de même qu'il s'est passé quasi une semaine sans que je ne puisse jouer au jeu car l'Acte 3 était une catastrophe à jouer (j'ai fait une petite vidéo de démonstration que je vais coller à la fin), heureusement, hasard des dates, ce fut corrigé pour moi au bout de 5 jours, certains joueurs (PS5) se sont quand même retrouvé bloqué pendant quasiment un mois (le patch 4 foutant le dawa étant sorti début novembre et le patch 5 corrigeant ça début décembre). En dehors de ce gros soucis, le jeu est plutôt propre niveau bug, quelques petits glitchs sans importance, j'ai traversé le sol une fois ou deux, j'ai eu une montagne de textures qui ne se chargeaient pas, le jeu a du crasher une dizaine de fois (en 160h) quelques petites incohérences dans les dialogues (j'ai apprécié pendant l'épilogue quand on me demande si la guerre que je mène se passe bien après avoir expliqué comme je vivais peinard avec ma douce et ses parents). Rien de catastrophique non plus et les gros soucis ont été corrigé à vue d'œil.

Conclusion

7Baldur's Gate 3 est surement un chef d'œuvre pour les amateurs de jeu de rôle sur table et ceux qui apprécient les combats au tour par tour lents car tout ce qu'il y a autour, les dialogues, l'histoire, la musique, la réalisation est réussie, il n'a de défauts que ce que le genre apporte avec lui, enfin je suppose n'étant pas non plus un spécialiste de ce genre. Cela dit, si vous savez que vous n'appréciez pas, il n'y a que les curieux maladifs comme moi de louper un phénomène qui tenteront donc ce n'est pas très grave. De mon coté, si je n'ai pas vu le chef d'œuvre décris par beaucoup, j'ai passé en moyenne un bon moment et je ne regrette pas, ne serait-ce que pour avoir rencontré Karlash.

Heureusement corrigé depuis, certains joueurs PS5 auront vécus ce calvaire pendant un mois (ou auront mis le jeu de coté, comme moi) !


Publié le 10 Décembre 2023 à 13:30 par WinterOfTheWolf
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