Tales Of Arise

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Il y a un peu plus de deux mois, j'ai voulu me lancer dans la série des Tales Of, j'ai commencé par l'épisode Zestiria que j'ai apprécié sans plus. Je me demande aujourd'hui si inconsciemment ce n'est pas les premières images du jeu dont je vais parler aujourd'hui qui m'a poussé à me lancer dans la série appréciant particulièrement ces fameuses premières images. Car oui, Tales Of Arise, je ne le cache pas, est typiquement le genre de jeu qui m'a attiré sur son esthétique et son rendu, le tout renforcé par un character design plutôt sexy à mes yeux. Les premiers retours ont fini de me persuader de tenter le coup et spoiler, je ne regrette vraiment pas.

La série Tales Of

J'ai fait deux épisodes (et un bout d'un troisième), je ne vais pas m'improviser spécialiste, mais disons que c'est rarement des chefs-d'œuvre, ça reste une licence plutôt appréciée des fans de JRPG, mais à la réception critique tiède et qui revient peu souvent dans les divers "Top de vos BGE". En ce qui concerne les derniers épisodes, ils ont malheureusement pris la mauvaise habitude d'être plutôt à la ramasse techniquement. Ce nouvel épisode était du coup attendu au tournant, Bandaï Namco voulant sortir un épisode à jour notamment en utilisant un moteur moderne et bien rodé (l'Unreal Engine 4) entre autres utilisé par la concurrence (via Dragon Quest XI au hasard).

Le rendu

C'est une franche réussite. Techniquement, rien d'extraordinaire non plus, en revanche, des modélisations très propres, des animations dignes d'un AAA et un rendu général à la hauteur de sa génération (PS4/One). Ca tourne au passage comme un charme en 1080p/60fps sur ma vieillissante GTX 1070.

Le jeu se déroule dans une espèce de, ce que j'appelle, un petit monde ouvert instancié. À la manière de Tales Of Zestiria ou Dragon Quest XI. Il a étrangement des zones très petites, parfois ridiculement petites (sérieusement, à un moment on a un chargement pour un couloir de 8 mètres), mais heureusement, d'autres zones beaucoup plus grandes arrivent à offrir de bonnes sensations de grandeurs. D'autant que si les personnages sont dans certaines zones limités dans leur déplacement, le jeu a le bon goût d'offrir de grandes ouvertures visuelles offrant des panoramas superbes. Et lors que la map ressemble à un couloir, elle a souvent le bon goût d'offrir plusieurs sorties pour rentre intéressante l'exploration.

D'un point de vue plus personnel, j'ai trouvé le jeu splendide. Ayant joué à Zestiria, Berseria et ayant pu apprécier d'anciens visuels de précédents épisodes, j'ai l'impression que c'est le premier Tales Of qui a un vrai parti pris graphique, une vraie direction artistique. L'espèce de filtre permanent pour donner un côté peinture au rendu renforce cette impression. Mais j'ai vraiment eu mon effet waouh que je n'avais pas ressenti depuis longtemps. Même sur certains environnements "apocalyptique" qui se résument souvent à être ternes, ici se parent d'un rendu automnale du plus bel effet. Les photos d'écrans ne rendant pas forcément honneur au rendu tant l'utilisation de particule d'ambiance améliore encore le tout.

Une ville dévastée, j'adore l'ambiance.Une ville dévastée, j'adore l'ambiance.

Encore un jeu japoniais !

L'histoire, c'est une pauvre planète où vivent les gens tranquillement et d'une autre d'où débarquent une nation mieux équipée en armement qui vient coloniser la première et transformer la population en esclave après avoir diviser la planète en cinq grandes régions (de quoi vous faire visiter les poncifs du genre, le volcan, la verdure, la neige, etc.) chacune gouverné par un seigneur colonisateur.

Vous, vous êtes un gars amnésique (surprise !) avec un étrange masque de fer dont vous ignorez d'où il vient (vu que vous êtes amnésique, il faut suivre...) et qui a le don de ne ressentir aucune douleur toujours sans savoir pourquoi (houhhhh, du mystère !). Dès le début du jeu, vous commencez à remettre en cause votre condition d'esclave, parce que ça va bien deux minutes.

Vous allez rapidement croiser la route d'une femme de la nation colonisatrice étrangement emprisonnée qui a la particularité d'être intouchable, littéralement, si vous la touchez, vous prenez des coups de jus foudroyants. On devine rapidement qu'elle doit se sentir bien seule la pauvre, si seulement elle pouvait trouver un homme qui ne ressent pas la douleur pour enfin pouvoir la toucher... ho wait

Bon, j'ironise un peu, si l'introduction ne brille pas vraiment, le développement est nettement plus intéressant. Sans spoiler, vous allez rapidement vous faire accompagné de la demoiselle piquante et vous engager dans la résistance avec pour but d'aller vous farcir les 5 seigneurs de la planète. J'ai trouvé le développement plutôt bienvenu, parfois inattendu, souvent surprenant. Ce qui au départ ressemble à des gentils contre de vilains conquérants se développe de façon plutôt intéressante.

Sur la route, vous compléterez votre équipe et là encore, peut-être du mon manque d'expérience des JRPG (encore que...), mais je n'ai pas ressenti un trop plein de clichés inhérents au genre. Vous n'aurez par exemple aucun gros mec balaise dans votre équipe pour faire le tank. On a bien une gamine en tant que mage, mais ce n'est pas le healer du groupe par exemple. Le casting est une autre réussite du jeu à mes yeux et ça me permet d'enchaîner sur le gros point fort du jeu...

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Le système de combat

Si vous avez déjà lu d'autres critiques de JRPG de ma part... bon, on va partir du principe que ce n'est pas le cas, mais pour résumé, souvent pour moi, le système de combat relève du "ça fait le job, ça ne gâche pas le jeu". C'est comme ça, j'exècre le tour par tour, le temps réel façon Final Fantasy XII/Xenoblade, ça fait le job, mais je ne peux pas dire que j'arrive à y prendre un grand plaisir, heureusement, les à cotés font la différence (Xenoblade, quel grand jeu...).

Le système de combat de Tales Of Rise est formidable. Voilà, c'est dit, c'est peut-être la première fois dans un JRPG que j'allais vers les ennemis juste pour me battre. Pas pour monter mon niveau, pas pour grinder, farmer, ou looter (bon, ça reste appréciable), mais juste parce que manette en main, je prenais un vrai plaisir à porter mes coups, des coups spéciaux, faire des combos, lancer des attaques spéciales groupées. J'ai vraiment eu un énorme feeling là-dessus.

Je parlais au dessus du casting réussi, cela se reflète sur le système de combat car chaque personnage peut être joué et est souvent très différent d'un autre.
Bon, malgré tout, certaines choses ont dû m'échapper parce que j'ai pris plusieurs murs devant le jeu.

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L'équilibrage et les micro-DLC

Je ne vais pas refaire un paragraphe sur le fait que je sois ou non connaisseur de JRPG, mais de mon expérience, je n'en ai jamais trop bavé, en "normal", ça se passe souvent assez facilement.
Le souci que j'ai eu avec le jeu, c'est qu'en difficile, j'ai roulé tranquillement sur le bestiaire du jeu jusqu'à arriver au boss. Bon, après suffisamment d'essais, j'ai fini par l'avoir, mais j'en ai vraiment bavé, puis le jeu continue et toujours en difficile, j'ai continué à rouler sur le jeu... jusqu'au boss suivant. Là je suis parti prendre un peu de niveaux, je suis passé de justesse. Et boss suivant ou monstre unique à peut prêt du même niveau que moi, re-mur.
J'ai fini par repasser en normal.

Je n'ai pas de souci à repasser en normal (je n'ai pas l'ego de l'élite), mais ça me dérange tout de même d'avoir un jeu si "facile" la plupart du temps et des gros murs comme ça.
Et ce qui me dérange encore plus, c'est quand je vois sur la boutique que pour 2,99€, je pourrais prendre 10 niveaux d'un coup.
Je me rappelle de l'excellent L'ombre de la guerre qui s'était fait descendre à sa sortie alors que je n'avais finalement jamais ressenti la nécessité de dépenser de l'argent supplémentaire (tout comme CanardPC qui comme moi admettra ne pas comprendre le scandale car ayant fait la même constatation que moi) et là, j'ai vu très peu de retour faussement estomaqué sur ces micro-DLC alors que j'ai vu beaucoup d'autres retours de joueurs qui constatent ce même mur sur les boss ou les monstres uniques.

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Les petites taches

Les micro-DLC ne sont pas la seule chose que j'aurais à regretter au titre. Dans les micro détails, je citerais d'abord l'absence de doublage français, je ne m'abstiendrais jamais de le regretter même si certains puristes lui préféreront toujours la VO (perso, le doublage japonais, je ne peux pas, je trouve ça toujours trop surjoué, je joue au pire en VA), de plus, la bande-son est plutôt réussie, mais manque de contexte. Au début du jeu, je partais sur une petite quête pour trouver des vêtements pour ma camarade et en fond, j'avais une musique aussi épique que si je me dirigeais vers le boss final.

Autre éventuel reproche, le jeu est bavard, très bavard. L'écriture est très correcte, dans la moyenne haute des JRPG selon moi. Mais le jeu balance des dialogues très fréquemment, surtout dans la seconde partie du jeu. Étant particulièrement impliqué dans le jeu et attaché à mon équipe, j'ai apprécié la chose, mais cela pourra en rebuter certains. Sachez que tout est facultatif et/ou zappable si vraiment cela vous insupporte.

Cette deuxième partie qui n'échappe pas à une récurrence dans les jeux du genre : un dernier tier plus linéaire que les deux premiers significatif de l'urgence. On pourra heureusement, pour se détendre, se téléporter dans les premières zones pour compléter quelques quêtes annexes.

Niveau quêtes annexes d'ailleurs, signalons l'absence quasi totale d'effort et d'utilité en dehors du farm du moins en apparence. En fait, nombreuses seront ces quêtes à finalement terminer sur l'approfondissement d'un trait de caractère d'un des membres de votre équipe, ce qui ouvrira ensuite un nouveau titre (cercle de compétence dans l'arbre de compétences des personnages).

Autre récrimination, les décors sont nombreux, variés, mais parfois certaines instances sont ridiculement petites (le fameux couloir dont je parle plus haut), ça charge vite (sur PC), mais on se demande vraiment pourquoi l'avoir découpé alors que techniquement le jeu offre quelques grands espaces démontrant qu'il peut afficher de grandes choses. Sans doute pour le réutiliser plus tard.

En parlant de "découpe", avec un système de combat si dynamique, je regrette que l'on se farcisse toujours une coupure à chaque bête rencontrée. Coupure rapide, passage en mode "arène" pour le combat et sortie de ce mode pour continuer à avancer. C'est un peu archaïque comme concept alors que j'apprécierais de voir un loup et d'aller le taper directement et rapidement comme dans n'importe quel ARPG.

Quoiqu'il arrive, aucun de ces reproches n'a réussi à gâcher cette grande aventure et c'est pour moi le principal.

Conclusion

9Tales Of Arise est un JRPG formidable, un jeu tout court génial même en fait. Beau, maniable, fluide, un très bon système de combat. Une allégorie de l'esclavagisme plutôt intéressante, une écriture très correcte, des personnages attachants, un monde un peu découpé, mais finalement assez grand et varié. Bref, une grande aventure et moi les grandes aventures réussies, je ne peux que valider quand la réalisation est à la hauteur et que les quelques imperfections mineures n'arrivent pas à gâcher mon voyage.


Publié le 26 Septembre 2021 à 15:00 par WinterOfTheWolf
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