Horizon Forbidden West
En 2017, Guerrilla Games sortaient leur premier grand monde ouvert pour y chasser des robots et c'était relativement réussi pour un premier jeu, mais Nintendo, sans le faire exprès, est venu gâcher la fête en sortant Breath Of The Wild une semaine plus tard, leur premier grand monde ouvert pour y chasser des robots mais en mettant une grosse claque à la formule des mondes ouverts à checklist, formule justement utilisée par la licence qui nous intéresse aujourd'hui. Heureusement pour le jeu, ça ne l'a pas empêché de réaliser de très bonnes ventes et ça a permis à Guerrilla Games de se lancer sur une suite qui débarque en étant censé être une pièce maitresse techniquement de la nouvelle machine de Sony, même si disponible également sur l'ancienne. Enfin... qui débarque... je fais ma critique un an plus tard, ce n'est pas de ma faute si c'était si dur de trouver une PS5.
Assassin's Monster Horizon Hunter Creed
Horizon Zero Dawn était donc un jeu sympathique, je ne vais pas tout rappeler et vous invite à lire si ça vous intéresse ma critique du jeu à sa sortie, mais pour résumer, c'était un monde ouvert plutôt joli, jouable en vue à la troisième personne, caméra épaule, une réussite technique pour la PS4 où l'on y vivait les aventures d'Aloy, une rouquine douée à l'arc qui combattait des gros dino-robots en cherchant à déjouer au passage quelques complots contre le roi du coin et en essayant de comprendre ce qu'on foutait là, d'où on venait et où on allait. Le tout, sans trop en dévoiler, pour raconter une énième révolte des machines qui finissait mal (coucou Terminator, Matrix, pour ne citer que les plus populaire, manque plus que le voyage dans le passé).
La partie combat était plutôt réussie, le bestiaire plutôt impressionnant, mais la formule globale, non contente de manquer d'originalité, accusait selon moi quelques lacunes plutôt dérangeantes.
Hop ! Prison !
Un des plus gros soucis du premier qui m'a personnellement vraiment dérangé, c'est cette sensation d'être emprisonné souvent dans un lieu (sans vouloir utiliser la téléportation). Sans même parler de Breath Of The Wild sorti plus tard d'une semaine, un simple Assassin's Creed dès 2007 nous permettait de grimper quasiment partout, de ne pas se sentir bloqué entre quatre murs. Je cite Assassin's Creed, mais j'aurais pu en citer d'autres, Infamous, Prototype, Batman, les développeurs ont rapidement compris que le monde ouvert collait avec liberté, mais pas chez Guerrilla. Il y avait bien quelques passages propices à l'escalade, mais ils étaient rares et j'ai des souvenirs de fortes frustrations où mon objectif se trouvait à quelques dizaines de mètres de moi mais où je ne savais pas comment m'y rendre car en haut d'une falaise inatteignable. A noter que j'ai eu le même relent de frustration sur Elden Rings d'ailleurs. En clair, le premier Horizon ressemblait plus à un AAA classique de chez Sony à la Uncharted ou The Last Of Us auquel on aurait collé un monde ouvert parce que c'était indispensable en manquant de réflexion sur ce qu'il fallait pour faire un monde ouvert correcte d'un point de vue ludique (d'un point de vue visuelle, ils ont vite compris par contre).
Ce nouvel épisode corrige en grande partie le tir. On n'est toujours pas au niveau d'un Assassin's Creed Odyssey, mais en m'enfuyant dès que possible dans la carte immense du jeu et avec pas mal de passages verticaux, même si on reste sur un système d'escalade balisée et non libre, ces moments de frustration ont quasiment disparus. Les chemins d'escalade balisés sont devenus légions, il y en a vraiment partout ou presque. En arrivant au loin devant une paroi, j'ai rapidement su où j'allais pouvoir grimper ou non et en m'approchant, le focus me permettait de confirmer que je pouvais y aller huit fois sur dix, la neuvième, le focus me disait que je ne pouvais pas grimper mais que je pouvais y aller en me déplaçant légèrement et la dixième, c'est la démonstration que le système n'est pas encore parfait. Je reste impressionné en pensant au boulot monstrueux que cela a dut représenté de baliser tous ces endroits d'escalades tant ils sont nombreux dans ce monde gigantesque.
Pour moi, ça a radicalement changé la façon d'explorer le monde, ça m'a offert un grand sentiment de liberté qui m'avait manqué dans le premier. Ce n'est pas toujours pas parfait, je rêve d'un Horizon 3 qui nous offrirait un jetpack à la Elex 2, mais ça a clairement fonctionné chez moi, ça a fait le job et transformé ma vision du jeu. En conjonction avec quelques petits ajouts comme le grappin pour les accroches au loin, le "paravoile maison" et d'autres choses que je vous laisse découvrir, ça m'a permis d'arrêter de bloquer là dessus et de profiter du reste du jeu.
Hors prison
Une fois la partie exploration rendue agréable, que reste-t-il à aborder ? Pas grand chose en fait. Tout le reste du jeu fait très bien le boulot à peu prêt comme dans le premier. Le système de combat est peu ou prou le même que dans le premier, efficace, à l'arc (j'aime bien l'arc), il y a un arbre de compétences pour donner un sentiment de modelage de son personnage mais sans grande ambition. Différentes armes, armures, la panoplie complète de l'ARPG léger qui va avec la formule. C'est réussi, ça fait le job mais ça ne brille jamais particulièrement. Mais il n'y a rien de mauvais non plus, comme dans le premier, tout est là pour faire le boulot et remplir un cahier des charges. J'ai un peu de mal à écrire cette critique derrière celle d'Hogwart Legacy tant les deux jeux accumulent le cahier des charges de triple A en monde ouvert de notre époque. Ce qui ne veut pas dire que c'est mauvais, juste que c'est difficile en critique du dimanche de pointer ce qui est réussie. C'est réussi, ça offre un sentiment de satisfaction raisonnable, c'est déjà un bon point pour moi.
Hors raison
Le monde du jeu est gigantesque, après 50 heures de jeu, je regardais la carte en me disant que je n'avais pas encore parcouru la moitié du jeu alors que dès le départ, je me suis sauvé le plus loin possible sans barrière. Mais à la différence du premier, tout ce que j'ai fait entre temps, je l'ai apprécié.
Dans un premier temps, ce qui m'a frappé, c'est le gros gain d'expérience chez Guerrilla concernant l'animation des visages et de manière plus globale sur la réalisation des dialogues. Les têtes du premier Horizon étaient déjà superbes en photos d'écran mais on retournait sur le premier Assassin's Creed, voir moins bien, dès qu'on abordait la mise en scène des dialogues ou l'animation des visages et l'illustration des sentiments. Du coup, avec cette réalisation réhaussée, je me suis rapidement attaché d'abord à notre héroïne qui gagne 10 points de charisme, puis aux personnages secondaires. Ca change vraiment beaucoup de choses quand un robot vous demande de retrouver sa soeur et quand une personne crédible vous demande la même chose. Quelquesoit le jeu, vous aurez ces quêtes où bêtement vous vous rendrez sur un lieu pour tuer un gros méchant et retrouver la sœur morte/sauvée et finir la quête en retournant au donneur de quête. C'est sans doute un contexte car à d'autres époques un personnage en quelques pixels de haut faisait la même chose, mais il y avait vraiment quelque chose de dérangeant dans le premier qui se voulait avoir un rendu réaliste sans forcément y arriver, alors que c'est crédible ici et ça a fait clairement la différence pour moi.
En fait, c'est parfaitement subjectif, mais en sortant d'Horizon Forbidden West, j'ai un très bon sentiment de satisfaction, beaucoup plus que sur le premier, j'ai passé des dizaines d'heures qui m'ont plu, je n'arrive pas à mettre le doigt sur ce qui différencie le jeu d'un grand jeu qui me marquera dans mon histoire vidéoludique. L'absence d'un petit truc jamais vu peut-être, pas de prise de risque à vue d'oeil, peut être une narration très correcte mais pas assez excellente, sans doute une piste son de très bonne qualité mais sans thème marquant, sans l'audace d'un Jesper Kid. Peut-être que cumuler plein de très bonnes réussites ne suffit pas si aucune n'atteint l'excellence. Si je me pose autant de question, c'est avant tout parce que j'ai passé un très bon moment et que devant tant de qualité, de générosité, je regrette tout seul dans mon coin d'être passé à coté d'un grand jeu. Mais ça reste pour moi un très bon jeu et devant tant de réussite, c'est peut être juste moi qui ai de la peine pour le jeu de ne pas être plus à mes yeux parce que j'ai tendance à vouloir aimer plus que de raison les jeux qui arrivent à me faire passer un très bon moment si longtemps.
Conclusion
8Guerrilla Games a visiblement entendu une bonne partie des plaintes des joueurs sur le premier Horizon, les soucis d'exploration sont très largement amoindris, c'était dommage de proposer un si grand monde en limitant autant la liberté du joueur. Pour le reste, tout fonctionne aussi bien voir mieux. Les points forts du jeu sont toujours là et les points faibles atténués moindris limitant la frustration et accélérant l'implication. Le bestiaire est très chouette, les possibilités de l'éradiquer toujours aussi sympathiques, l'histoire se laisse suivre et le monde ouvert est aussi grand que beau. J'ai vraiment passé un très bon moment et si le premier Horizon ne m'avait pas suffisamment marqué pour que sa suite me fasse saliver, je ferais sans doute partie des groupies qui hurleront de joie intérieurement à l'annonce du 3 (je compte pas les morceaux d'expérience en VR, sorry)
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Je n'ai pas encore fait le jeu alors que je l'ai sur mon étagère. Mais je n'ai pas la PS5. De plus mon enthousiasme pour la console n'a cessé de se réduire au fil du temps à cause de cette pénurie, de l'augmentation du prix de la machine, des packs forcés de la honte et de la politique globale de SONY.
Tout ça fait que je ne suis pas prêt d'y jouer ah ah.
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