Dragon Quest XI

Il y a un peu plus de 10 ans, je testais mon premier Dragon Quest via l'épisode 8 de la licence. Je commençais ma critique par vous dire à quel point je n'appréciais pas le système de combat au tour par tour. Je n'ai pas vraiment changé d'avis là dessus mais l'épisode qui nous intéresse aujourd'hui a au moins un gros avantage, la (quasi) disparition des combats aléatoires.
Malgré mon appréciation moyenne du tour par tour, ça ne m'avait pas empêché de finir ma critique de DQ VIII par un avis dithyrambique, heureusement, un jeu ne se limite pas à son système de combat.

Donc déjà de base je ne suis vraiment pas fan du tour par tour, mais en plus, le jeu est très limité au départ, il n'y a pas de synergie, le jeu rajoute un déplacement libre en combat mais qui ne sert à rien, ce n'est pas forcément brillant, ça s'améliore au fur et à mesure que l'on débloque des compétences dans l'arbre propre à chaque combattant mais c'est assez long. Heureusement, tout comme DQ VIII, le jeu n'est pas très dur, toujours comme DQ VIII, l'IA via des traits de caractères basiques (plutôt offensif, soins avant tout, économies de PM, etc.) permet de passer en mode automatique et ça fait le job pour farmer sur la route. Il restera conseiller de reprendre la main pour les ennemis un peu costauds et les boss.

Si vous appréciez le tour par tour, vous passerez volontiers sur ces défauts voir vous ne le considérerez pas comme des défauts. Chacun son délire. Vous pouvez même corser de manière un peu artificielle la difficulté du titre en activant des options dites "Draconiques" dans le jeu. Ca va de l'impossibilité d'acheter de l'équipement dans les magasins, au gain d'expérience réduit sur les mobs trop facile. Ca reste un RPG, l'important sera toujours votre niveau et de mon point de vue, ça gâche d'autres aspects du jeu, comme le plaisir de se rendre dans les boutiques lorsque l'on arrive dans une nouvelle ville. De plus, ces options ne sont disponibles qu'à la création de la sauvegarde. Si au bout de 10h vous vous dites que vous les activeriez bien, ce n'est pas possible. On peut les désactiver en jeu, mais pas les activer.

Quelle version ?

Pour ma part, j'ai fini le jeu sur PC, dans la version modifiée pour avoir les musiques orchestrales (je vous le conseille bien entendu), j'ai testé le jeu sur Switch via la très généreuse démo fourni par Square Enix. La version Switch dispose d'atouts indéniables, musiques orchestrales de base, quêtes supplémentaires, possibilités de jouer en 2D, possibilités d'accélérer les combats, 2/3 tenues supplémentaires, etc. Pourquoi je ne l'ai pas pris sur Switch alors ? Parce que je joue à la Switch en mode docké sur la télé et en dehors de la résolution inférieure (720p variable sur Switch contre la résolution qu'on veut sur PC), la gestion de la lumière, l'occlusion, les ombres, les shaders, etc. j'ai tout simplement préféré prendre la version plus jolie sachant que je pouvais la modifier pour avoir les musiques orchestrales, que quelques quêtes supplémentaires sur un jeu de 100h, ça me semblait dispensable et enfin, jouer en 2D quand on a un jeu si joli en 3D... Faut être fan de rétrogaming quand même, ce n'est pas mon cas.
Mais attention, on peut quand même saluer la qualité de la conversion Switch, si le rendu y perd, ça reste très convenable et la direction artistique de base fait que ça reste très regardable, il y a eu un réel travail pour l'adapter à la Switch et les ajouts supplémentaires, en plus de la portabilité, sont à même de faire pencher la balance.

La réalisation

Niveau réalisation, c'est autant agréable que de la vieille école, le rendu fait le job, c'est même parfois très joli, le character design c'est du Toriyama avec tout ce que ça implique de déjà vu, sans dec', le héros ressemble trait pour trait au Trunk du futur que je voyais à la télé il y a 25 ans, autrement, on est sur un simili monde-ouvert instancié. Le monde fonctionne par instance de zones finalement pas forcément très grandes, parfois petites, souvent séparées par deux ou trois couloirs entonoirs et un chargement. Le personnage a la possibilité de sprinter, de sauter, mais ça ne sert qu'à faire ressortir l'archaïsme de la conception du monde et on passe son temps à se cogner à des murs invisibles ou à rencontrer des obstacles, sans compter les blocages miraculeux, parfois sous la forme d'un PNJ qui vous balancera un "ha non, vous n'avez pas le droit de passer par là", d'autre fois sous un prétexte bidon résumé en deux lignes de texte "à ce moment de l'aventure, vous saviez que vous deviez aller là bas plutôt que par là" suivi d'un demi-tour de votre personnage.

Pour ce qui est de la partie audio, comme je vous disais plus tôt, j'ai joué à la version PC modifiée, j'ai cependant testé un peu les musiques au rendu MIDI et ce n'était pas brillant. De base, notamment, que ça soit en MIDI ou en orchestral, certaines boucles, malheureusement parmis les plus récurrentes, sont courtes et finissent par taper sur le système, que ça soit en MIDI ou en orchestrale. D'autres musiques en revanche sont absolument sublimes mais beaucoup plus rares.

L'histoire

Pour l'histoire, vous êtes le prince d'un chateau et l'aventure commence quand votre chateau se fait attaquer peu après votre naissance. Votre mère arrive à fuir juste avant de se faire tuer et vous êtes recueilli par des pêcheurs. Une marque particulière sur votre main indique que vous êtes l'élu d'un truc qui doit arriver selon la prophétie blabla. Beaucoup de classique et pas trop de surprise au début d'aventure, pas des masses non plus en cours d'ailleurs à part après le premier générique mais j'y reviendrais plus tard.

Vous grandissez donc dans ce petit village de pêcheur, arrivé à un certain age, il est temps d'aller prévenir les autres rois que vous êtes toujours en vie. Surtout qu'en théorie, ça devrait les rassurer que l'illuminé, ce n'est pas une insulte, c'est comme ça que s'appelle l'élu dans le jeu, est toujours en vie. Pas de bol, le premier ne vous accueille pas comme vous vous y attendiez, il vous envoie direct dans les cachots, après une rapide fuite avec un voleur rencontré dans les cellules, vous entamez la classique quête initiatique du héros muet dont les parents sont morts, qui doit apprendre à gérer, le temps de votre aventure, le sauvetage du monde.

Pour y arriver, vous allez devoir vous rendre à l'arbre monde. Mais pas question qu'une route tranquille vous permettant de vous y rendre, pour y aller vous allez devoir trouver les sept boules de cristal du dragon, pardon, les 6 orbes de l'arbre monde. En chemin, vous rencontrerez un paquet de monde, certains devenant vos alliés, certains gros méchants crès crès méchants mais comme dans un bon JRPG, il y aura parmi les crès crès méchants en fait des crès crès gentils.

On pourrait croire que je me moque, c'est vrai qu'au moment de faire le bilan, ça me fait sourire un peu de repenser à tous ces poncifs, mais en jeu, ça passe bien. Le schéma est au final plutôt répétitif, vous vous rendez dans une ville parce que vous avez entendu dire qu'il pourrait y avoir une orbe, arrivé dans la ville, il va se passer un truc qui va vous obliger à enchainer les petites quêtes pour avoir droit de choper l'orbe du coin avant de vous rendre dans la prochaine destination principale. Heureusement, ces quêtes annexes sont chouettes en fait. Je n'ai pas d'autre mot, c'est rarement du génie, souvent prévisible sur la conclusion, mais si on fait abstraction qu'on savait qu'on nous demanderait encore quelque chose avant de choper l'orbe, c'est assez varié, on rencontre des personnages hauts en couleurs, l'écriture n'est pas très fine mais pas honteuse pour un JRPG. Le jeu arrive même à être touchant par moment mais j'avoue que je suis plutôt bon public. Je note tout de même quelques manques par rapport à Dragon Quest VIII, il n'y a pas de passage en hamster par exemple, pas de chasse aux montres pour remplacer ses soldats en combat, c'était assez rafraichissant sur DQ VIII et ça motivait à parcourir le monde, ça m'a manqué un petit peu à la fin de l'aventure.

Mais attention, ce qui m'a manqué à la fin de l'aventure, je l'ai trouvé après ce que je pensais être la fin. Et là, c'est quand même assez gonflé de la part du développeur. A la fin du générique, on a un joli "à suivre" et on relance sa sauvegarde en espérant quelques quêtes intéressantes qui nous permettront de prolonger un peu le voyage et personnellement, cette seconde partie m'a paru plus intéressante, plus travaillée et plus recherchée que la première. Même si plus courte, même si usant de facilités grossières pour renouveler le bestiaire, on y découvre des mondes limite anachronique, des choses que l'aventure principale n'a pas pris le temps de nous montrer et on y fait des choses qui m'ont particulièrement passionnée, je ne peux malheureusement pas en dire plus car je serais obligé de spoiler mais sachez le, si vous vous arrêtez au premier générique de fin de Dragon Quest XI, vous louperez ce qui est potentiellement le meilleur du jeu.

Au cours de votre aventure, vous récolterez des matériaux, ces matériaux vous serviront pour forger votre propre équipement dont vous trouverez les recettes en fouillant les bibliothèques du monde ou en complétant des petites quêtes annexes.
En parlant de l'équipement, petite déception pour ma part, si en voyant les trailers et autres bandes annonce du jeu avec des costumes souvent différents, je m'attendais à une personnalisation visuelle poussée de l'équipement. Au final, chaque perso disposera de moins d'une dizaine de tenues capables de changer son apparence, plutôt décevant.

Conclusion

8Malgré tous les reproches que j'aurais à faire au jeu, principalement basé sur certains cotés archaïques du jeu, c'est tout de même une chouette, grande et longue aventure. La direction artistique faute d'être originale assure, certains passages sont suffisamment marquants. Le fait d'avoir quasiment deux épisodes d'une aventure en un jeu fait mouche, bref, un jeu à faire.


Publié le 18 Janvier 2020 à 17:50 par WinterOfTheWolf
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