Asterigos : Curse of the stars
La pub ciblée, c'est pas si mal en fait. Mais qu'est-ce qu'il raconte cet hérétique ? Ne me demandez pas comment, mais ce ciblage a décidé un jour de m'afficher une pub précédent une vidéo quelconque sur Youtube me présentant le jeu qui nous intéresse aujourd'hui. Comment ? Mais ça sort d'où ? J'en ai jamais entendu parler ? Hop, lien vers la fiche Steam, liste de souhait et on oubli parce que ça sort dans quelques mois. Et finalement, voilà que le jeu sort, malheureusement dans l'indifférence quasi générale ne cachant pourtant pas son origine AA en s'affichant officiellement à 34,99 €.
Saturne pas rond
Hilda, jeune guerrière de la Légion du vent du nord, a un problème : son père a été envoyé en mission dans la cité d'Aphes (une citée mystique victime d'une malédiction depuis 1000ans) et ne donne plus signe de vie. Son roi l'envoie donc en mission pour le retrouver. Sur place, elle rencontre Miverne qui va lui expliquer que la cité est en danger et qu'elle a tout intérêt à l'aider si elle veut retrouver son père et le reste de la légion.
Pour se faire, en partant du quartier général de Miverne situé dans les égouts, elle rejoindra différentes zones plus ou moins mal famées de la ville, parfois par des brigands opportunistes du chaos qui ont montés leur business, parfois par des sorciers et des monstres, d'autre fois par des soldats se contentant de défendre leur quartier. Le tout se terminant souvent par un affrontement de boss classique.
Le soul'sborne-like de Seth à 77 ans
Asterigos est un A-RPG clairement inspiré de Dark Souls premier du nom mais avec une DA et une ambiance plus légère. D'abord la direction artistique rappelle de loin les films d'animations du début du siècle, un peu comme Kena ou Immortal Fenyx Rising. Ici, pas question de trouver des monstres ensanglantés ou glauques, il n'y a ni sang, ni gore, l'esthétique globale rend le jeu beaucoup moins oppressant qu'un jeu au rendu "réaliste". Le coté dépressif des jeux From Software n'est pas là et franchement, pour une fois, ça détend.
Pourquoi parler de soul'sborne like du coup ? D'abord parce que c'est textuellement un message des développeurs, mais aussi parce qu'une fois en jeu, on retrouve pas mal de mécaniques inspirées de. La première étant des similis feux de camp, ici représentés par des stèles magiques, qui vous redonnent de la vie mais qui font réapparaitre tous les ennemis de la zone si vous vous reposez. Le jeu est également une suite de biomes interconnectés rappelant évidemment le premier Dark Souls avec ses nombreux raccourcis qui sont toujours agréables à débloquer. Sans atteindre le génie du bébé de From Software, ça se laisse visiter plutôt agréablement, c'est varié et assez grand pour qu'on ne se lasse pas sauf quand on s'y perd car comme Dark Souls, Asterigos ne propose pas de carte pour s'y retrouver et on cherche parfois longtemps son chemin.
A signaler que contrairement à l'inspiration, mourir dans Asterigos ne vous fait pas perdre d'expérience. Lorsque vous tuez un ennemi, l'expérience est définitivement acquise. Vous gagnez un équivalent des âmes, mais vous en perdez un tier (à la louche) en mourant sans possibilité de les retrouver et celles-ci ne servent que de monnaie dans le jeu, pas pour la prise d'expérience. La monnaie sera utile pour la forge ou chez le marchand pour acheter par exemple des fioles de PV ou de mana. Dans Asterigos, pas de fioles d'Estus qui se rechargent toutes seules, vous ramassez des fioles (appelés baume) en tuant les ennemis ou en les achetant chez le marchand. C'est d'ailleurs parfois assez problématique après une défaite sur un boss ou l'on n'a plus de fiole, le seul moyen d'en récupérer étant de nettoyer les environs et prier pour que ça tombe sur les petits ennemis ou retourner au refuge en acheter au marchand mais une bonne partie du jeu se fait sans téléportation et le chemin peut être assez long.
Nyx ta mère
Pour refaire le portrait des ennemis, le système de combat est un classique du genre depuis Zelda 64, on verrouille les ennemis, on se protège ou on esquive et on frappe à l'ouverture. Pour esquiver, on dispose d'une roulade qui offre des fenêtres d'invincibilité ou d'un pas chassé (un dash à la Bloodborne) déblocable rapidement dans les compétences.
Pour frapper, dès le tutoriel du jeu, on récupèrera toutes les armes disponibles, de quoi vite faire son choix. On ne trouvera aucune autre arme dans le jeu, ce sont bien ces armes de base qu'on utilisera pendant toute la partie, avec cependant la possibilité d'augmenter leur capacité à la forge ou de leur adjoindre des compétences élémentaires et des coups spéciaux dévastateurs. On peut porter deux de ces armes en permanence sur soit correspondant à deux touches de la manette. Cela donne des synergies plutôt intéressantes à expérimenter, 2 coups d'épées suivis d'un coup de bâton magique par exemple, les combos s'enchainent bien. Pour ma part, j'ai gardé le couple épée bouclier sur une touche et baton magique sur une autre (avec sa capacité à sniper, c'était chouette), le jeu a le même soucis que les ARPG habituels, pour augmenter ses armes, il faudra ramasser tout un tas d'ingrédients et il s'avère assez ardu de décider de changer plus tard faute de pouvoir améliorer les autres. Au moins Asterigos les propose toutes rapidement, de quoi faire son choix. Je n'exclu pas un second run plus tard, notamment grâce à la présence d'un New Game + pour en tester d'autres.
Au niveau du ressenti manette en main, j'ai bien aimé les sensations d'impact sur les ennemis, en revanche, le feedback lorsque l'on se fait toucher est un peu trop faible, il n'est pas rare d'avoir été touché par un ennemi ou de marcher sur une surface nous affectant et de ne s'en rendre compte qu'en voyant sa barre de PV descendre.
Un Mars et ça repart
Au final, Hilda nous fait vivre une aventure plutôt agréable sur une trentaine d'heures (en prenant bien mon temps et en revisitant d'anciens lieux pour farmer un peu), peut-être un chouillat bavarde par moment (n'hésitez pas à chercher dans les dialogues avec les PNJ, cela débloque parfois des choses très utiles), la présence de modes de difficulté et l'absence de perte d'expérience en cas de mort en font surement une bonne initiation aux jeux du genre (les ARPG un peu délicats pour ne pas dire difficiles), son ambiance gréco-romaine, sa diversité, son système de combat qui fonctionne bien la plupart du temps, ses boss souvent sympathiques, sa carte assez grande et variée, pour un jeu fait par une équipe d'un peu plus de 20 personnes (plus la sous-traitance), le tout vendu 35€.
Conclusion
8Asterigos est une très bonne surprise pour ma part, un Soul's like moins stressant et déprimant que d'habitude mais qui fonctionne bien, dans des environnements variés, un bestiaire sympathique avec un système de combat plaisant et une bande son agréable. A 70€, j'aurais sans doute mis un 7 de bon jeu, mais pour à peine plus cher qu'un jeu indé qu'on finirait en 5h, c'est vraiment pour moi une très bonne pioche. ACME Gamestudio est clairement désormais un studio que je vais suivre de prês.
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