Assassin's Creed Odyssey

cover Assassin's Creed : Odyssey

J'aime la Grèce antique et ce qui va avec, sa mythologie, ses mythes, ses héros. Ses histoires pleines de monstres à l'ADN mixte, les hommes à tête de taureaux, les bimbos permanentées aux serpents. Mais je ne vais pas m'inventer une passion non plus, j'en connais surtout ce qu'a bien voulu m'apporter la culture populaire, les péplums, films et dessins animés (Hercule avec Lou Ferrigno ou la version de Disney), quelques souvenirs de mes cours au collège y'a 30 ans ou les jeux vidéos (God Of War au hasard), etc.
Plus récemment, j'ai pas mal apprécié la revisite de la fameuse bataille des Thermopyle dans le film "300" et quand j'ai vu que dans un Assassin's Creed on pouvait user et abuser du fameux coup de pied culte du film, je me suis dit banco !

Pourtant, bien que fan de la licence Assassin's Creed, je dois avouer que je n'ai apprécié que modérément l'épisode Origin. Le monde du jeu était fantastique d'esthétique mais une petite montagne de défauts ont fait que le jeu ne m'a pas marqué plus que ça, à commencer par un héros assez fade et une histoire quelquonque mal démarée (je n'en dirais pas plus pour ne pas spoiler), sans compter la promesse de connaitre l'origine de la confrérie des Assassins que l'on ne finira par trouver qu'en cas de coloscopie (parce que si vous demandez à quelqu'un où est-ce qu'elle se trouve, il vous répondra : dans ton ...).

J'ai donc abordé ce nouvel Assassin's Creed Odyssey avec toute la nuance apportée par l'appréciation de l'ancien épisode, prévenu par l'expérience de loin que celui-ci ne devrait être qu'un Origin avec un nouveau skin.

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Il est sympa ton skin ?

Le jeu commence donc, nous sommes Alexio (ou Kassandra, on peut choisir le personnage principal, c'est une première dans la série et le fait qu'on puisse choisir est justifié dans le scénario), un misthios (un mercenaire) sur une "petite" île, on commence en slip (ou presque) et dès les premières minutes on vous agresse et vous pourrez choisir d'achever ou non vos agresseurs. C'est un mini spoiler parce que c'est vraiment dans les premières minutes, mais quand vous faites 100m dehors et que vos agresseurs reviennent pour en finir, vous comprenez que vous auriez mieux fait de les achever, trop bon trop con, et vous comprenez au passage que le jeu vous offre des choix qui auront un impact plus ou moins important tout au long de son déroulement.
Ces premières minutes n'ont pas servis qu'à constater cette possibilité de choix, elles sont aussi l'occasion de profiter d'un doublage français impeccable d'Alexios et d'attitudes largement plus travaillées et impliquantes que ce que nous a offert Origin. On retrouve un peu le ton léger du minable qui deviendra grand que nous a auparavant offert la série avec des héros comme Eizo ou Edward Kenway (Black Flag et je n'ai pas fait de parenthèse pour Eizo parce que si vous ne voyez pas, honte à vous).

C'est peut-être la végétation luxuriante, la verticalité des décors, la grotte dans laquelle j'ai plongé avant d'arriver à ma première quête, la BO à base de mandoline ou de bouzouki rappelant (de loin) les moments calmes de Witcher 3, les premiers dialogues avec des PNJ sympathiques ou nous prenant pour un gros naïf, mais j'ai tout de suite accroché à l'ambiance et le charme fou du jeu m'a scotché immédiatement.
Odyssey n'a mis que quelques heures à réussir là où Origin n'a jamais vraiment réussi. Et cette bonne impression n'a fait que se confirmer durant tout mon parcours, du coup, j'aurais du mal à considérer qu'Odyssey ne serait qu'un bête skin d'Origin.

170h plus tard...

170h, c'est le temps qu'il m'aura fallu pour conclure les quêtes principales du jeu. On va directement spoiler un défaut du jeu, il n'y a pas de générique de fin, je savais qu'Ubi voulait faire un RPG mais de là à copier Fallout 4 ou Skyrim qui n'ont pas non plus de générique lorsque vous finissez les quêtes principales, vous n'étiez pas obligé. Bordel, j'aurais voulu ma musique triste avec le défilement des 1400 développeurs étalés sur 5 continents habituel d'Ubisoft.
Et donc, pendant 170h, j'ai parcouru la Grèce antique, ses plaines, ses forêts, j'ai nettoyé ses forts au gré de l'équipement que m'offrait le jeu, tantôt mercenaire bourrin, tantôt mercenaire assassin et discret, profitant d'une multitude de fort level-designé différements mais offrant quasiment toujours une multitude de façon de les aborder, multitude dépendant de mes spécialisations au fur et à mesure que mon level grimpait en jeu et que je débloquais les compétences les plus intéressantes.

Ca va être un massacre

Si le jeu fait partie de la licence Assassin's Creed, il va être un peu difficile au départ de jouer complètement assassin infiltré, il faudra dans un premier temps jouer plutôt au corps-à-corps, le coup de lance (l'arme qui remplace la fameuse lame dans la manche habituelle des assassins) ne tuant pas forcément vos ennemis d'un seul coup, la spécialisation viendra avec le déblocage des différentes compétences du joueur, certaines passives, certaines à attribuer à la croix directionnel pour les appeler en pleine action à l'aide de la gâchette gauche. Bien sûr, la spécialisation passera également grandement par l'équipement qui augmentera la puissance de vos coups d'assassin, de guerrier ou de chasseur (à l'arc). Le tout rendu indispensable et intéressant grâce à une fonctionnalité qui aurait plutôt tendance à me faire fuir dans les RPG mais qui trouve toute sa justification dans le jeu.

Un petit combat sur les toits...Un petit combat sur les toits...

L'auto-levelling

Le système de combat d'Origin avait beau être sympathique, au final, il y avait 3 situations possibles, la première, rare, l'ennemi a à peu prêt votre niveau, on profite du système de combat, la deuxième, l'ennemi est trop haut niveau, fuyez, vous pouvez tenter une ou deux fois mais ce n'est pas intéressant, l'ennemi sera un gros sac à PV et il vous tuera en un coup, la troisième, l'ennemi sera d'un niveau beaucoup plus faible et là, ça sera du beurre, vous tombez sur un camp bas niveau, oubliez l'infiltration, même à 15, les ennemis vous chatouilleront et avec une grosse arme, vous tuerez des ennemis sans même le vouloir.
Du coup, dans Odyssey, vous avez toujours le problème d'aller vers des ennemis trop haut niveau, fuyez. En revanche, comme les zones à votre niveaux sont beaucoup plus grandes et denses, vous aurez largement le loisir de profiter des ennemis à votre niveau et qui ne seront jamais des mottes de beurres car l'auto-leveling fait que vous ne tomberez jamais sur des larves (à un ou deux niveaux prêt).
Ca redonne un énorme intérêt au système de combat, aux compétences et à l'équipement que vous devrez porter.

Plutôt casque ou capuche ?

Si Origin proposait déjà différentes tenues, celles-ci n'y avaient qu'un rôle esthétique, porter une armure légendaire ne changeait rien à votre personnage, vous l'aviez juste payé plus cher. Dans Odyssey, la tenue est divisé en 5, le casque, les gants, le torse, la taille et les jambes et chaque bout de tenue possède ses propres statistiques favorisant un style de jeu ou des compétences supplémentaires. Les armes auront également leurs propres statistiques. Par dessus ça, vous avez un emplacement de gravure pour chaque arme/armure où vous pourrez encore rajouter des compétences, gravures que vous trouverez le long du jeu, dans des coffres, en résolvant des énigmes ou en réalisant des défis.

Le choix est aussi immense que varié, tous les styles visuels sont permis, d'autant que depuis un patch, il existe un mode design qui permet de porter une armure pour ses statistiques mais de lui donner l'apparence d'une autre du moment qu'on l'a récupéré quelque part.

Besoin de vacances à la mer ?

Le jeu vous fera donc voyager en Grèce, sur des morceaux du continent ou sur des îles toutes plus magnifiques les unes que les autres, aidé par un level-design vertical comme il faut et arrivant à offrir son lot de variété.

Pour aller d'un endroit à l'autre, la licence signe le grand retour des voyages en bateau. En fait, le bateau est plus qu'un bateau, c'est votre maison, c'est là que vous retrouverez les PNJ principaux qui vous suivront dans votre quête, c'est là que vous retrouverez votre coffre où déposer votre loot si vous ne souhaitez pas vous en débarrasser autrement. Et ce bateau il faudra le chérir, augmenter ses capacités, sa défense, son attaque, vous pourrez ainsi voguer sur ce qui est sans doute la plus belle mer jamais vu dans un jeu vidéo, jouer aux pirates en attaquant les autres bateaux sur votre route ou faire le justicier qui justement s'attaque aux autres pirates.

Sans oublier bien sûr que la mer est aussi l'occasion de plongée dans les profondeurs à la recherche de trésor et autres coffres non sans danger si quelques requins s'invitent.

Mais attention, sur la mer comme sur la terre, si vous tuez trop de gens, des mercenaires seront sans doute engagé pour régler votre sort. A vous de les combattre, de payer vous même la prime pour qu'ils arrêtent de vous coller ou au contraire de les assomer en fin de combat pour les recruter comme lieutenant pour votre bateau.

Mon superbe bateauMon superbe bateau

L'écriture et les choix

Toute cette odyssée vous sera raconté au travers de dialogues plutôt réussis dans l'ensemble ainsi que quelques flashbacks. N'espérez pas des longs dialogues interminables spécialement pour plaire aux Bacheliers Littéraires, mais c'est efficace, ça va souvent droit au but tout en apportant une touche d'humour. Les dialogues disposent en outre de différents choix, certains n'ayant aucun but, à vue d’œil, que de changer le comportement de votre personnage. Un PNJ vous parle, vous lui répondez sèchement ou avec tact, ça ne changera pas grand chose forcément derrière, mais ça donne le sentiment de contrôler son personnage, de vraiment le faire réagir comme on a envie qu'il se comporte. D'autres choix seront plus impactant pour la suite de l'aventure quand d'autres d'apparence anodins changeront complètement certains paysages sans que le joueur ne s'en rende compte si il ne revient pas sur ses pas.

Bon, par contre, le jeu dispose de tout un tas de quêtes annexes qui ne semblent là que pour remplir. Un conseil, ne vous attardez pas sur les textes, elles ne semblent là que pour les joueurs qui voudraient farmer rapidement pour monter en niveau. C'est d'autant plus dommage que ça contraste avec l'écriture sympathique des quêtes annexes "principales" et certains joueurs risquent de ne retenir que ça ou de s'en servir pour parler d'une écriture pas à la hauteur.

Les conquêtes de territoire

Etant un mercenaire, ou parce que le scénario l'exige, vous pourrez parfois combattre pour Athène ou pour Sparte dans de "grandes" batailles servant à déterminer qui sera le colonisateur du territoire en question. Malheureusement, si les attaques de masse sont sympathiques à jouer (une fois débloquer les bonnes compétences de corps-à-corps), l'impact est négligeable. Vous zapperez d'un camp à l'autre sans voir de conséquences en dehors de l'accoutrement des soldats du coin après la bataille. Vous pouvez aller décimer 50 soldats Athéniens et quelques dizaines de minutes après croiser un général Athénien qui sera ravi que vous soyez là pour exterminer l'invasion Spartiate du moment. Ca donne un sentiment assez étrange à l'intérêt de cette partie du jeu. C'est chouette manette en main, ça permet de récupérer un peu de loot épique, mais ça ne sert pas forcément à grand chose.

Conclusion

9Dans Assassin's Creed Odyssey, il y a Odyssey et c'est exactement ce que propose de vivre le jeu d'une fort belle manière. Il y a aussi Assassin's Creed et si on sera ravi de profiter du système de parkour instauré par la licence, certains regretteront peut être que le simple action-aventure-infiltration que la licence était avant se soit estompé, les autres pourront vivre une chouette odyssée accompagnée de mécaniques peaufinées depuis l'épisode précédent, dans des décors fantastiques, en taille, en variété et en situation où on suit un scénario simple, efficace mais prenant, on voit grandir notre petit misthios pour devenir une nouvelle légende de la Grèce Antique et peut-être plus encore...

Les micro-transactions

Petite parenthèse sur les micro-transactions du jeu. Il y a eu quelques retours sur le net comme quoi le jeu incitait à la micro-transactions pour compenser le grind.
Personnellement, je n'ai jamais ressenti le besoin d'acheter un multiplicateur d'XP ou autre pour gagner du temps. J'ai joué 170h mais j'avais atteint le level cap bien avant ça.
C'est désormais un RPG, c'est long, vous êtes prévenu. Y'a tout un tas de quête ultra rapide pour vraiment ceux qui voudraient monter très vite en level.

Plus discutable en revanche, lorsque vous achetez l'édition Ultimate du jeu à plus de 100€, au lancement du jeu, vous aurez droit à une jolie publicité "achetez notre belle armure à 15€".
Je trouve ça un peu exagéré. Surtout quand on démarre le jeu et qu'on ne sait pas encore que le jeu ne sera pas avare en tenue classieuse. Bien sûr il y a un système de lootbox dans le jeu où on peut acheter des coffres pour éventuellement avoir ses fameuses armures, mais contrairement à Origin où les lootbox (les coffres Ekka de mémoire) s'achetaient avec la monnaie classique du jeu, ici il s'agit d'une monnaie spéciale beaucoup plus dure et longue à dégoter. Et personnellement si j'ai réussi à acheter des dizaines de ces lootbox avec la monnaie du jeu, je n'ai jamais réussi à avoir plus d'un élément d'armure du store.
Je ne vais pas sanctionner le jeu là dessus, mais je trouve ça abusé de la part d'Ubisoft, surtout que les packs continuent d'arriver et coutent tous aussi cher, ça doit être plus cher aujourd'hui d'acheter toutes les tenues du jeu que le jeu lui même. Attention Ubisoft.

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Publié le 28 Novembre 2018 à 08:57 par WinterOfTheWolf
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